Oui, caillou à éviter sauf si envie de baptême d’autopista, mais c’est comme faire la gare de Luc-en-Diois- La Béoux aller-retour et au passage récupérer le violon que votre cher petit-fils a oublié, le tout en 20 minutes alors que normalement il faut 30 minutes et que même une moto a pas réussi à s’accrocher, et bien ça c’est à faire une fois dans sa vie, pas deux, l’autopista, c’est pareil.
Oui petit caillou à éviter sauf si on veut connaître le vrai visage de ce pays et pas que son coté carte postale.
Petit caillou à éviter sauf si on veut aller jusqu’au bout… De quoi d’ailleurs ?
Donc ce matin, après une nuit sans problème sauf que je me suis aperçue à posteriori qu’il avait une prise américaine dans la chambre, ce qui, si je l’avais vu avant m’aurait évité de me torpiller le dos… Donc à 8 heures je suis dehors à la recherche d’un endroit où débloquer mon téléphone, on me conseille le siège de Digitel, je traverse la moitié de la ville que je n’avais encore visitée, cette fois-ci à pied et cette fois-ci dans les beaux quartiers, je vois au passage que les cartes de tel sont dans la rue à 300 bolivares (soit 100 euros au cours normal) et à 400 dans les boutiques officielles. Je trouve sans problème le siège de Digitel, ils ne peuvent débloquer mon téléphone, je laisse tomber… Le centre commercial n’ouvre qu’à 9 heures, je laisse tomber aussi pour la prise, me perds un peu, demande mon chemin, ai pris la précaution de prendre la carte de l’hôtel (car chercher son hôtel dont on ne connait ni l’adresse ni le nom, et oui, ça m’est arrivé à Damas, et en plus je n’étais pas seule, et bien ça aussi on le fait une fois dans sa vie, pas deux), on me dit que c’est très loin, je réponds que je suis venue à pied donc que je dois bien pouvoir y retourner à pied. Retour à l’hôtel, je prends soin de monter mon rétroviseur, suis un peu inquiète à l’idée de traverser la ville à une heure de pointe, mais finalement ça va, ça me rappelle mes échappées folles en Vélov, quand au lieu d’aller déjeuner avec mes collègues pou déblatérer sur une autre collègue et se croire les plus intelligents de la terre, hop je sautais sur un Vélov et à moi la liberté… On peut voyager dans sa ville… Même on peut y rêver… Cela m’est arrivé d’aller à un rendez-vous de boulot et de me dire, imagine que tu visites une capitale étrangère, essayez, vous verrez, ça marche à tous les coups, on découvre plein, plein de choses, on voit les gens différemment, en fait on regarde, on écoute et on sent… Marie-Dominique va encore me dire que je blabalterre et que j’use ses cartouches d’encre, elle a qu’à offrir aux parents un ordinateur internet spécial personnes âgées(on peut se cotiser) et leur apprendre à s’en servir…(là je lui en laisse le soin…) Je disais quoi ? Ah oui, suis bien au milieu de la circulation dans la ville. Je décide de prendre l’autopista, pas tant pour les problèmes de sécurité que pour éviter de me perdre dans ces mégapoles.
Départ 10 heures
Température plus fraîche qu’hier ( 40° au lieu de 41°) ciel bleu, nuages sur le sommet des montagnes pelées. Maracay fait un peu penser à Madrid.
4H50’13 » sur le vélo, le reste étant passé à blablater, mettre pied par terre à cause des embouteillages, boire, manger, demander mon chemin, me faire draguer… Oué, oué… Dois pas être si hideuse que ça…
Arrivée 5H30, l’était temps, la nuit tombe à 6H du soir.
Vmoy : 17,1
Vmax :87, 6 doit y avoir problème…
Distance parcourue :72, 41 km, dur, dur, dur
Dénivelée positif : 82m, c’est faux, ça a monté sur l’autoroute et me suis payé un petit extra avec grimpage de colline
Dénivelée négatif : 138 m, là-aussi c’est faux
L’altimètre dit : dénivelée positif 787ft, bon j’ai appris que ces petites bêtes là, il faut pas les contrarier…
A propose de bêtes, j’ai oublié de raconter l’attaque de chiens hier. Depuis que je suis au Venezuela j’ai remarqué que les chiens aboyaient, je sais un chien en général ça aboie, ça miaule pas, non c’est juste qu’ils font que aboyer et que soit ils sont attachés, soit si on n’entre pas dans leur territoire ils ne vont pas plus loin. Donc hier, quand j’étais sur le retour de mon chemin bucolique deux chiens me poursuivent en aboyant, je ne me méfie pas, quand tout d’un coup l’un mord ma roue arrière, je lui gueule dessus, ils se tirent, je vérifie, le pneu n’est pas abimé, maintenant quand il y a à nouveau des chiens qui me poursuivent je leur gueule dessus et ça marche. Aujourd’hui j’en ai vu des chiens, mais en cadavre… Oui l’autopista c’est ça aussi…
Donc je cherche l’autopista pour ne pas me perdre, je me perds un peu avant de trouver, et en plus même sur une autopista on peut se perdre, oui, oui…
Et voilà mon baptème d’autopista, c’est affreux de chez affreux, un boucan pas possible, le souffle des camions qui vous déséquilibre parfois, la pollution. Je roule sur la bande d’arrêt d’urgence qui sert à tout, de bande d’arrêt d’urgence, de bandes pour véhicules lents, de bandes pour véhicules pressés qui doublent à droite, de bandes pour tis connards (pas plus qu’en France) qui s’amusent à vous frôler… Arrive un tunnel, je prends la précaution de mettre mon feu arrière clignotant, mon feu avant et une bande réfléchissante au poignet, le premier camion manque de m’envoyer dans le décor, les autres sont plutôt plus respectueux qu’en France et patientent pour me doubler en toute sécurité. Les plus grandes épreuves sont à chaque sortie ou entrée d’autoroute, là je manque de me faire renverser plusieurs fois à chaque fois, souvent ils me coupent la route. L’avantage de l’autoroute c’est que c’est gratuit pour les cyclistes, il faut dire qu’aujourd’hui, il n’y aura que deux cyclistes : moi et un autre en sens inverse… A un péage je m’arrête pour me reposer à l’ombre près du poste de police, il y a des vendeurs de trucs dans des sachets blancs, je sais pas ce que c’est, et puis je vois un vendeur de bananes frites séchées, lui demande combien c’est, il me dit que pour moi c’est 4 bolivares (pour les autres ça doit être 2) et nous blablatons, blablatons, il doit avoir mon âge, est plutôt bel homme, il finit par me demander si j’ai « goûté » aux hommes vénézueliens, je lui dis que non, il me précise que les homme vénézueliens sont « caliente » (chauds), je lui demande si des fois il va travailler au lieu de me baratiner, il me montre sa femme en train de travailler, alors là l’occasion est trop belle, je lui dis que c’est pour ça que je ne veux pas d’homme, pour être obligée de travailler pour lui, non et puis je lui dis que mon amour c’est ma bicyclette, bon il a eu sa récréation et moi aussi, chacun est reparti à ses occupations : moi à mon pédalage au milieu de milliards de voitures, lui à vendre quelque bananes frites. Je continue, j’ai les tympans percés, les poumons broyés, le dos non brulé, ai fini par mettre un truc à manches longues, c’est pas top mais mon dos y veut plus de soleil. Je pédale et je pédale et je pédale et les camions me frôlent et les voitures veulent m’écraser. Sur le bord de la route un marchand de nourriture et boissons, je m’arrête dans l’idée de boire un coca frais, c’est un coca national, pas mauvais, et puis ce que je vois dans l’assiette d’un consommatrice me fait envie, c’est 35 bolivars pour le tout, je commande, il y a du riz, de la viande hachée, des haricots rouges, de la salade composée ( carottes, salade, oignons) du fromage rapé de chèvre, j’aime pas trop ce fromage, l’est trop salé et miracle un petit pain, je blablate encore, je repars avec en cadeau 5 petits pains qui vont me nourrir ce soir. Plus je me rapproche de Valencia, plus la circulation est dense, et bientôt arrêtée, là ça devient duraille de chez duraille car en plus il y a ceux qui arrivent de l’entrée qui forcent le passage (exactement comme dans tous les pays du monde, sauf que dans tous les pays de monde il y a pas une cyclo au milieu de tout ça… Arrive la bifurcation Valencia- Baranquitissimo, je prends celle de Baranquitissimo. Je finis par en avoir vraiment marre de cette circulation infernale (au fait quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi la moitié du monde passe la moitié de sa vie en voiture ? C’est ça le progrès ? J’ai du louper quelque chose, je ne comprends pas…) Donc j’en ai mare de cette circulation infernale, et je prends ce que je crois être une sortie, error fatale, c’est une autre voie d’autoroute… Je vois un poste de police, m’arrête, demande, non il n’y a pas d’autres routes, oui la seule solution est de continuer, prendre la prochaine sortie et reprendre l’autoroute en sens inverse, je n’en peux plus, je crois que je vais crever, je vois une fausse sortie et m’ y engouffre, d’un coup le bruit s’arrête, de jolies petites maisons peintes de couleurs vives bordent la route, oué ça dure 2mn 30, et me voici à nouveau dans des embouteillages avec en plus des feux ( qu’au passage souvent ne vois pas car il sont à 20 mètres au-dessus du sol et en plus je n’ai pas compris comment ils fonctionnaient, vu que des fois les voitures passent au rouge, et des fois elles ne passent pas au vert, ce qui fait que je me suis trouvée dans un carrefour à 3 voies pas au bon moment mais ça va avec l’aide de la population et d’un de mes ange-gardiens m’en suis sortie) donc en plus des voitures et des feux, il y a aussi les arrêts de bus et des piétons et des piétons et des piétons, bien sûr je me perds, bien sûr je grimpe une colline et tout le monde tient à me renvoyer sur l’autoroute, et je finis d’ailleurs par y aboutir, il ne doit vraiment pas y avoir d’autres routes… Je traverse des zones industrielles très sinistres et l’heure tourne, et le soleil baisse et ici la nuit tombe d’un coup. Je me dis qu’il faut que je trouve un endroit où dormir, quand j’interroge une dame où une jeune fille, le plus souvent elles font celles qui n’ont pas entendu et passent leur chemin, on finit par m’indiquer un policier qui me dit de passer 3 passerelles et que là il y a un hôtel,j’ arrive dans un espèce de village de bord d’autoroute avec multes magasins et arrêts de cars, suis obligée de demander dix fois où est l’hôtel, il est là, juste devant moi. La chambre la plus économique est à 110 bolivars, soit pas loin de 40 euros au cours officiel, presque le tiers au cours parallèle. Conseil aux voyageurs, munissez-vous de dollars ou d’euros, sinon ce n’est pas possible, sauf à avoir l’air d’une vagabonde ou d’une pouilleuse comme moi, vu que l’on m’a déjà offert de l’eau, l’hospitalité, le coucher, des soins, aujourd’hui du pain et puis l’hôtelier m’ a prêté un adaptateur de prise et puis demain il m’accompagnera pour aller en acheter une, et puis j’ai compris qu’il a dit à la réceptionniste qu’elle aurait du me donner une meilleure chambre,(je progresse dans ma compréhension du vénézuelien), je lui ai demandé si le lit allait casser pendant la nuit, non, c’est juste que le lit est médiocre, je lui ai dit que cela irait très bien comme ça… Soit j’ai l’air d’une pouilleuse, soit j’ai un air sympa, soit plus probablement l’hospitalité des vénézueliens est plus grande que la notre… Sinon au prix où est la chambre il n’ y a pas d’eau chaude, mais la température ne baissant pas au-dessous de 29° l’eau froide est plutôt la bien-venue. Ma chambre donne sur l’autopista, ça roule, je crois que je vais mettre mes boules quiès. Demain je vais essayer de glaner le max de renseignements pour essayer de sortir de cette autopista, paraît-il que la circulation est moins dense au fur et à mesure que l’on s’éloigne, paraît-il aussi qu’il n’y a pas d’autre route, je ne sais … Parait-il aussi que la montagne est truffée de brigands, là je sais que c’est faux, d’ailleurs en titillant un peu les gens on finit par savoir qu’ils n’y ont jamais été, là c’est exactement comme chez nous, voir l’histoire du pas du Fay au début de mon blog. Allez demain est un autre jour, j’ai donné rendez-vous à 8 heures à l’hôtelier pour partir et avant aller acheter cette prise. Au fait pas de moustiques ici, la pollution les a tous tués…
Bisous toutes et tous et je rappelle l’appel que j’ai demandé à mon fils de lancer : qui peut m’aider à trouver une autre route que cette autopista ? Merci d’avance…
Besosssssssssssssssssssssssssssss y hasta luego
Photos plus tard, c est un peu complique, je squatte chez des gens tres gentils
Je m’demande si je ne vais pas passer par une autre route que la tienne. Qu’en penses-tu, turlututu, chapeau pointu ?
Attends ta réponse.
JLuc
desolee mais il y a pas d autre route, l autre est pire… Mais l accueil des venezuelanos compensent largement…
bonjour
sur la carte il y a une parallele a l’autoroute. mais les automobilistes ne connaissent pas, bien sur. il faut demander aux anes et lamas.
en fait faut passer de l’autre cote du lac.
pour le troncon chirichiviche puerto cruz sur la carte c’est un sentier, alors que le direct pour el limon est une route qui suit une riviere. faire confiance aux dires des locaux, cest aller a la ruine. heureusement que gringuita teste pour nous.
Trop tard ai depasse le lac et ici pas d autre route beaucoup de trafic jusque Barquisimeto, apres cela devrait aller mieux, bisous
Et bien ce chemin restera peut-etre mon plus beau souvenir…