J168-J181 : la vuelta J8 : du plus que dur, du dangereux, je manque de me tuer…

Jeudi 14 juillet 2011

Santiago de Chuco – Bivouac à Cochopampa

Distance parcourue : 23,83 km
Vmoy : 5,4 km/h Vmax : 23,9 km/h
Température : minima : 13°, maxima : 33°
Dénivelée positif : 313 m
Dénivelée négatif : 493 m
Heures sur le vélo : 4H21’56 »
Départ : 9h45
Arrivée : vers 16 heures 30

Résumé de la journée

  • Conditions météorologiques : soleil, , petit vent de la Cordillère, menace d’orage qui tombe plus loin, un peu de pluie en soirée
  • Objectif : avancer
  • Etat de santé : bon
  • Particularités de la journée : piste très difficile et dangereuse évidemment je nage dans le beau

Article écrit en décalé, alors les points forts :

Je pars tard :

Après un adieu à mon hôtel bien sympa et son lavage de couvertures (il faut dire qu’ici pas de drap, on dort à même les couvertures, on, parceque moic’est mon duvet et mon petit drap de soie, verts tous les deux…)Je repasse à la banque, oui ici à la banque isl délivrent pas beaucoup au jour le jour, vu ma vitesse de progression, je repasse au distributeur. Alors là je vais criser, j’ai écrit en live sur le net, au moment où je me suis dit tu devrais enregistrer un brouillon pour ne pas tout perdre et bien je perds tout…
Donc après les sous je passe au resto où j’ai oublié hier mon sac de pain, ce n’est pas tant pour le pain que pour le sac qui est hyperpratique, il passe inaperçu, je peux le porter en bandouillère, j’ai voulu l’acheter dans une pharmacie de je ne sais plus quel pays, ils me l’ont donné, c’était un sac publicitaire. Ouf le resto n’est pas fermé et ils m’ont mis de coté mon sac.

Et puis aussi j’ai nettoyé un minimum ma chaine car vu là où je suis passé mon vélo est dans un triste état…

Et puis je n’ai pas à me justifier, je pars quand je veux, na…

Depuis plusieurs jours j’ai en ligne de mire Santiago de Chuco, je crois qu’après cette ville pas si petite que ça car il y a une banque je vais rejoindre le monde civilisé et donc des routes routables. Si j’avais su je vendais mon vélo et j’achetais

Pas un âne…

Non, un troupeau d’ânes…

 Et bien non, en plus d’être difficile…

 La piste est extrêmement dangereuse, elle descend, graviers, pierres et sable se côtoient ou se mélangent en proportion variable.

 La piste est étroite, il n’y a pas la place pour une voiture plus un vélo.

 Je ne vais croiser qu’un bus et une ambulance qui manqueront tous les deux de m’envoyer valdinguer dans le ravin. Ah oui parce que en plus de déraper il y a le ravin et pas de parapet. Je manque de me tuer dix fois. Chaque virage, chaque pont est recouvert d’une épaisse couche de sable et je dois mettre pied à terre, j’en bave un max.

L’aire de repos pour vélo en danger est la bienvenue…

Là c’était la zone difficile mais pas trop dangereuse…

Une fois passé le pont le pont la piste est meilleure et ça monte, je pousse beaucoup.

Je rejoins le petit village de Cachigan où il y a plusieurs restos. Pour aller aux toilettes je dois aller dans une autre maison, ça c’est courant, surprise du linge, avec mes écritaux c’est une autre passion, si vius saviez comme le linge peut parler… Autant que les pierres..

On m’invite à rester. C’est une ville (euh hameau) thermal. Je suis tentée… Mais non il faut que j’avance, là je commence à me sentir piégée dans cette vuelta qui n’est plus une vuelta mais une vueltita.Dans le village la route est bétonnée, un vrai billard, mais après je retrouve ma mauvaise piste… Courageusement je repars.

Et voilà maintenant l’orage qui gronde, mais vraiment gronder et fort. Je me renseigne, il va venir ici ? Non il est por aqua, pas por aqui, bon bin si il est pas por aqui je continue.

A la bifurcation qui n’existe pas sur ma carte, et bien sûr il manque le petit bout de la carte d’Enzo,  je mets en oeuvre tout mon instinct, je ne prends pas la piste qui me tend les bras, mais l’autre, j’ai mille fois raison…

Arrive l’heure de me poser, je cherche. Je vois un joli coin d’herbe à coté d’une maison. Je sonne, oui il y a une sonnette et même un papier avec fautes d’orthographe qui dit que ce n’est pas la peine d’exploser la porte qu’il faut sonner. Donc je sonne, un homme regarde par son balcon qui est là. Je lui explique mon truc. Non je ne peux pas mettre ma tente sur l’herbe, la terre n’est pas à eux mais à la duegna. Mais qui sont toutes ces duegnas dont tout le monde parle, que tous craignent et qui ne sont jamais là ? Ca doit être comme la dame blanche du Lautaret. En revanche l’homme m’invite à poser ma tente dans sa cour. J’accepte. La terre battue c’est horrible, bientôt toutes mes affaires sont couleur terre, mais elles l’étaient déjà…

Je suis invitée à manger dans leur modeste salle de séjour qui sert à la fois de cuisine, de poulailler pour les cuys, de remise à vélo, de tout quoi. Il me rassure quant au rongeage de mon vélo par les cuys, et pour les souris ils ont trouvé le truc, en plus du chat ils leur donne à manger sur le haut du mur (qui ne touche pas le toit) et voilà, chacun son domaine… Le gaz a remplacé le feu à bois, résultat on se gèle… J’ai réfuté le thé et le café alors je suis obligée de boire la boisson sucrée rouge qui d’habitude est très bonne, mais là c’est fait avec un sachet, c’est bourré d’Aspartam, mon corps il refuse… Le repas sera simple :riz; spaghettei, quelques morceaux de poissons. L’homme me raconte son choix de vie, avant il travaillait à la mine, il a eu un accident, il s’en est sorti sans séquelles, alors maintenant il tient cette boutique où clous, antibiotiques, savon, riz et autres denrées font bon ménage.

Le soir je n’ai pas écrit, trop nase, juste cette petite phrase « je prends des risques… », je crois bien que c’est la première fois où j’ai pris des risques…

Et le paysage ? Fabuleux comme d’hab…

les photos en vrac, sans commentaire…

J’oubliais le principal, j’ai rencontré :

Un cochon à la peau de chèvre…

Une vache…

Un mouton égaré…

Mon vélo il aurait bien voulu conté fleurette à un copain…

Et puis aussi admirez le rangement du bois…

Douce nuit à tous et bisous sous le regard de la lune…

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