J168-J181 : la vuelta J7 : la récompense suite, passage dans l’altiplano à 4200 mètres…

Mercredi 13 juillet 2011

Bivouac loin de tout à 4100 mètres – Santiago de Chuto

Distance parcourue : 34,32 km
Vmoy : 9,9 km/h Vmax : 31,9 km/h
Température : minima : 13°, maxima : 29°
Dénivelée positif : 251 m
Dénivelée négatif : 1218 m
Heures sur le vélo : 3H26’37 »
Départ : 9h 30
Arrivée : vers 15 heures

Résumé de la journée

  • Conditions météorologiques : soleil, lever par des températures négatives, puis froid et vent glacial modéré
  • Objectif : Santiago de Chuco
  • Etat de santé : bon
  • Particularités de la journée : après une nuit très froide (gelée) j’atteins l’altiplano à 4200 m d’altitude époustouflant de nature sauvage, je m’y balade plus de deux heures, puis je vais descendre sur une petite ville de montagne très animée à 3200 mètres d’altitude, obtenir de l’argent et trouver un hotel sympa.

La nuit fut froide, j’ai eu un peu froid aux jambes et aux pieds, la prochaine foids c’est collant et chaussettes… Le haut avec la veste en duvet y compris la capuche ça a été… J’ai vérifié la température à mon compteur, zéro dans la tente… J’ai eu du mal à m’endormir, l’altitude peut-être, ou l’excitation d’être si haut et de battre demain mon record d’altitude en vélo et qui plus est par une piste, parce que le col des Condors au Vénézuela à coté c’était de la rigolade… Je peux le dire, cette piste a été terrible, maintenant elle est plus facile, elle est en terre tassée depuis un peu au-dessus de Shotey, ça change tout. Franchement je ne me presse pas pour me préparer car sortir par des températures négatives ça ne me dit rien…

La tente est toute givrée…

Tout alentour est blanc, c’est beau…

Et c’est froid…

Et puis je fais sécher la tente, un coup d’un coté, un coup de l’autre et évidemment je perds un truc : le couvre bouteille en éponge que j’ai fait pour rafraîchir la gourde qui m’a aussi servi pour essuyer la tente, je le cherche, je redéfais la tente pliée, je recherche, rien. Et puis aussi il y a le temps du portage, j’ai voulu dormir loin de la route pour ne pas avoir le bruit des camions nocturnes, lesquels furent absents la nuit…

Bien sûr j’ai eu mon lever de soleil…

Surprise du matin les trois planches où a dormi le veilleur de nuit sont par terre et mon vélo au milieu du chantier, j’aime pas, je l’ai laissé là pour faire plaisir au gardien de nuit, mais je regrette…

Je pars sous un soleil glacial…

Et je vais m’offrir 16 km et demi et 2 heures et quart d’un altiplano sauvage, grandiose, où plus rien ne vit…

Cette nature puissante me plait…

Le froid reste intense…

Des fois c’est plus que beau…

Encore plus que beau…

Les fermes sont très rares…

Et les moutons se confondent avec le paysage…

Et mon usine à globules rouges elle tourne à plein débit… Au fait l’alti plano il est alti (haut), mais pas plano, ça monte et ça descend…

Les ingénieurs de la route vont passer, s’inquiéter de ma nuit (le gardien de nuit dans ses trois planches et pas de duvet pour 25 soles la nuit il peut crever…), me donner des oranges et des bonbons, j’en profite pour leur dire que ce n’est pas possible qu’il fassent toute la route en 6 mois, à mon avis il leur faudra 2 ans, non ils sont confiants, ils font deux kilomètres par jour et ils ont plusieurs équipes, je pense qu’ils vont s’arrêter à Shotey parce qu’avant il y a vraiment du boulot…

Sur mon chemin, tandis que je pousse mon vélo parce que la cote est trop rude et que quand même je suis à 4200 m je rencontre un prof de math, il marche, aujourd’hui il n’ y a pas de bus, je lui dis de faire du stop aux rares voitures, il me dit que ça ne marche pas, nous parlons beaucoup, je lui dis que je vais faire du stop pour lui…

La première voiture est une voiture de chantier, elle passe. Nous arrivons au sommet de la cote, je gare mon vélo pour déguster le maïs frit qu’il m’offre, moi je lui offre une orange. Arrive un camion, je l’arrête carrément et je lui envoie mon prof, le chauffeur l’a du être déçu mais il n’a pas refusé, le prof me donne tout son paquet de maïs, je lui redonne deux oranges, une pour lui, une pour le chauffeur.

Dans un trou de nuage je vois ma première neige péruvienne…

L’altiplano offre aux visiteurs de petites lagunas (lacs)

Ou de grandes…

Je repère une zone de bivouac pour le sieur Janodou

La civilisation est en train d’arriver dans ces zones reculées…

Avec des toilettes assorties au paysage…

Bleues…

Ou rouges…

Puis j’entame une longue descente, le paysage a changé, 200 mètres de moins, une exposition différente et peut-être aussi de l’eau et moins de pierres font que la montagne est cultivée, je vais rencontrer quelques hameaux…

Retrouver les vaches…

Les ânes, celui là l’est en punition…

Refaire un coucou à la neige…

Et côtoyer du sublime…

Ou du plus que sublime, ici ils disent espectacular ou increible… (que l’on ne peut créer comme dirait mon guide équatorien…)

Et qu’y-a-t-il sous le tas de foin ? Le premier qui trouve la bonne réponse gagne le droit de suivre la même piste horrible que j’ai suivie (sans moi…)

La piste est pistable…

Mais il y a encore beaucoup de graviers, je suis prudente, les zones de sable sont rares, apparaît une nouveauté le mélange d’ornières et de graviers, j’aime pas. Sur cette piste qui est quand même bien moins difficile que les jours précédents j’arrive à faire presque du 32 km/h, je ne me reconnais pas, je n’aime pas les pistes, mais si le beau, le hors des sentiers battus est à ce prix, piste je fais. Et là je suis dans le vrai Pérou de la montagne, pas celui des touristes… Les péruviens sont des gens extras, accueillants comme c’est pas possible, je me sens bien dans ce pays.

Comme dans le reste de l’Amérique latine, tout est immense, même les souches…

Dans un virage je suis à l’abri du vent, je crois avoir retrouvé la chaleur, erreur, le virage suivant vite je renfile le peu que j’ai enlevé.

J’arrive à Santiago de Chuco, je cherche le centre, un homme me fait monter une cote à la vénézuelienne ( inutile, je la redescendrai de l’autre coté)… Une femme lui dit qu’il a pas honte de me laisser pousser seule, il m’aide.Dans Santiago certains prennent le soleil, assis sur une chaise sur la route, quand arrive une voiture, ils se poussent…

Première chose que je fais : je cherche la banque… Le distributeur automatique de la dite banque n’est pas adossé à la banque, j’y vais, ils proposent 1500 soles, j’accepte, opération refusée, je prends alors les 400 soles, ouf ça marche, je vais pas être obligée de manger mon bout de plastique et de brûler mes dollars. Je repasserai demain car là où je vais il n’y a encore RIEN, rien que du beau. On me demande si je suis venue ici pour la feria… Oui demain et après-demain c’est la fête, demain les enfants défilent et après je sais pas. Tout le monde est en train de repeindre vite fait mal fait sa maison (ce qui fait que mon pantalon en plus d’être crade de chez crade il a maintenant des traces blanches…). Non je ne vais pas rester, il faut que j’avance un peu.

La municipalité belle de jour étincèle la nuit…

Je cherche un hôtel, le premier est cher et loin du centre, le deuxième est cher et propose une chambre lugubre sans fenêtre et qui pue, je réfute et lui dis qu’il a pas honte de louer une chambre comme ça pour ce prix là, le deuxième les chambres ne sont pas prêtes, le troisième est dans une ancienne maison coloniale, la propriétaire est hypersympa, là aussi la chambre n’est pas prête, c’est juste que toutes les couvertures sont lavées car c’est la fête, je la rassure en lui disant que j’ai tout ce qu’il faut pour dormir, j’ai droit à une douche tiède électrique. Je suis gelée, je vais faire mes courses pour deux ou trois jours, je ne sais ce la route me réserve… Un des épiciers me propose d’aller au cimetière pour voir la tombe d’un poète disparu, non, c’est au-dessus de mes forces… Je vais à Internet, c’est la cata, lent de chez lent, la première boutique il se fait tirer les oreilles pour me reconnecter quand je suis déconnectée, je vais voir ailleurs, la connexion n’est pas meilleure mais le mec plus sympa. Je cherche un resto où manger, celui que je trouve est moins froid qu’ailleurs, quand je vois le feu dans la cuisine je demande et j’obtiens la permission de manger dans la cuisine, enfin je me réchauffe…

L’hygiène, c’est simple, il n’y en a pas, mais maintenant je suis immunisée et supporte tout…

Je ne regrette pas mon choix, manger local, manger dans la rue, la nourriture est une chose importante d’un pays et ne pas manger comme ses habitants, à mon avis c’est passer à coté de quelque chose, et en plus y a des trucs super bons… Eric le hollandais (encore lui, nous avons un peu la même vision du voyage, un aller simple, être seul, faire ce que l’on veut, prendre des chemins de traverse, sauf que lui il a décidé de pas attendre l’âge de la retraite mais vu son niveau il retrouvera du travail sans problème en rentrant, et vu la taille de ses jambes je pense qu’il arrivera largement avant moi à Ushuaïa…) il a même été jusqu’à laisser son végétarisme de coté, peut-être pas pour la connaissance du pays, juste que ici c’est pas possible, sinon il allait mourir de faim et avoir des carences…

Sur ce dodo, bisous tout le monde.

P.S. Il y a 29 ans je mettais au monde MA fille…

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4 réponses à J168-J181 : la vuelta J7 : la récompense suite, passage dans l’altiplano à 4200 mètres…

  1. ARDUIN-BOREL Mylaine dit :

    Sous ton tas de foin, n’y aurait -il pas un ane ? ……
    Gagné ou perdu je ne ferais pas la piste avec ou sans toi.
    Nous, nous n’avons à peine un peu plus chaud que toi, mais pour un plein été
    c’est pas la canicule, que l’on attendait.

  2. ACHARD dit :

    bisous de nous tous; courage

  3. mariedo dit :

    coucou ma soeur ici il fait un temps de m…. du coup je squate chez ton fils et je surf… sous ton tas de foin il y a un homme ou une femme plié en deux sous le poids et meme si c’est la bonne réponse je reste aux guibertes le soleil va bien finir par revenir et on va pouvoir aller en ballade. bisous @+

  4. Monica dit :

    Oui un âne pour transporter le foin.
    Moi non plus je ne ferais pas la piste avec toi !
    Les paysages sont magnifiques, tu dois te régaler
    Bonne route. Courage
    Besos

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