J239 : la route du diable J27 : mon chemin de croix…

Vendredi 16 septembre 2011

Chincheros – Bivouac dans l’altiplano-pampa

Distance parcourue : 25,66 km
Vmoy : 4,1 km/h Vmax : 14,3 km/h
Température : minima : 7°, maxima : 35°
Dénivelée positif : 0 m bon le compteur a un problème..
Dénivelée négatif : 0 m même remarque que plus haut
Heures sur le vélo : 6H12’10″
Départ : 8 h 29
Arrivée : vers 17 heures

Résumé de la journée

  • Objectif :  aller le plus haut possible, atteindre l’altiplano qui n’en est pas un… C’est un vrai pic…
  • Conditions météorologiques : nuages et éclaircies
  • Etat de santé : l’épaule s’aggrave, une nième intoxication alimentaire
  • Particularités de la journée : la piste continue de monter, le goudron promis n’est pas là, en revanche travaux qui vont entraîner deux nouveaux traumatismes de l’épaule,

Je pars, tout va bien, je fais attention de ne pas tomber dans le trou…

Je ne sais pas encore que je vais monter à la hauteur des crêtes là-haut…

Je vais admirer une immense cascade…

La piste est acceptable…

Je pousse ou pédale en fonction de la pente… Je continue à pousser cris et gémissements… Et à faire coucou aux girafes…

Je recule à vie le moment de me reposer…

J’atteins, on ne va pas dire sans problème, mais normalement vu l’état de mon épaule la petite ville très animée d’Uripa. Il n’est que 10 heures 30, j’ai le temps de faire réparer mon porte-bagages, la vis filletée (merci mon frère) sera remplacée par une vis normale avec écrou, plus petite que le pas de vis, le tout est renforcé par du fil de fer, moi je dis ce qu’il faut faire et le ferreteria fait…

Le ferreteria ne m’a pas volé mes mitaines, juste on a les mêmes… Evidemment je fais attraction…

Fait exceptionnel, j’arrive à photographier un oiseau (c’est un aigle)…

Je mange un piquant de poulet délicieux, puis je retourne à mes crêtes…

Mon ventre est à nouveau torpillé et nécessite plusieurs évacuation urgentes, une  très jeune fille qui voulait me parler se fait jeter, attends je lui dis qu’elle voit bien que j’ai mon papier à la main et qu’elle me laisse tranquille, ce qu’elle fait d’ailleurs, je vais devoir me shooter par deux fois (spafon et loperamide).

La piste monte, je monte et je pousse. J’espère le goudron, en fait j’ai une route en travaux.

La circulation est souvent interrompue et une travailleuse du froid me demande de me mettre plus sur le coté, là où il y a un tas de gravier, je lui dis que je ne peux, elle empoigne le vélo, surprise par le poids, elle le déséquilibre, je rattrape le tout et me fais très mal à l’épaule. Puis à un endroit où il faut passer sur les pierres mon pied droit rippe sur une pierre qui roule, je glisse sur la droite, entraînant avec moi mon vélo, instinctivement je rattrape le tout avec mon bras gauche, et là c’est la cata, j’ai l’impression de m’être refracturé l’épaule tant la douleur est forte. Je continue, c’est vraiment très dur.

Sur cette piste les cyclotouristes sont presque plus nombreux que les véhicules motorisés, je vais ainsi rencontrer un couple de français charmants, on parle un peu, elle s’est carrément fait braquer avec une arme pour se faire voler une sacoche où étaient tous ses vêtemnts chauds de montagne. Cela faisait trois jours qu’il avaient franchi la frontière avec l’Equateur, comme moi ils avaient trouvé les gens très accueillants, son copain dans une descente était  200 mètres devant, toujours le même scénario, une camionnette, trois hommes, elle a tenté de résister jusqu’à ce qu’ils sortent une arme… Puis je vais rencontrer deux jeunes filles australiennes, une a cassé sa sacoche, mais maman va lui en apporter une à Cusco… Tout ce petit monde (moi compris) a l’intention de dormir où on peut, de se rapprocher le plus du sommet. Les français n’ont pas de carte du Pérou, ils ont juste les petits bouts d’Enzo (de la carte, pas Enzo coupé en morceaux…)mais ils n’ont pas la loupe… Et peut-être ils ne savent pas faire les puzzles, ils vont photographier la mienne qui est fausse mais il y a un semblant de relief…

Je souffre le marthyr, je suis très inquiète pour mon épaule, je continue ce que je peux, je fais quand même un coucou à la neige…

A un moment j’hésite à m’arrêter, il y a un replat avec une maison, je passe et quand je verrai le replat d’en-haut je vais vraiment regretter. Une travailleuse du froid me demande pourquoi je pousse, je souffre, je suis épuisée, je dois m’arrêter, elle me dit qu’il n’y a plus que trois virages… En fait après les trois virages il y avait encore une heure et demi de montée… A la fin des trois virages que je grimpe péniblement, m’arrêtant tous les 100 mètres, quelqu’un de la sécurité (ou un policier) me demande où je vais, je dis que m’arrête dés que je trouve un endroit plat où poser ma tente. Il me conseille là où ils concassent pierres et gravier pour la route, non ça ne me va vraiment pas. Un peu plus loin je décide de me poser à un virage de l’ancienne route, d’un coté c’est bloqué mais pas de l’autre, je n’ai pas envie de me faire écraser par un camion qui aurait envie de se reposer là. Les travailleurs du chantier me disent qu’il n’y a aucun risque.

Je réalise que je n’ai rien mangé depuis dix heures du matin…

Je vais passer une nuit épouvantable, la douleur de l’épaule est atroce. Je suis juste à coté de la route et toute la nuit ça va circuler par vagues, donc je me rendors et suis à nouveau réveillée. Je vais refaire mon cauchemar de vol de vélo, sauf que là c’est plus élaboré, les voleurs m’ont volé les rayons et les chambres à air, je me dis qu’ils ont eu du courage de dévisser tous les rayons et je me réveille dehors en train de vérifier qu’on ne m’a pas volé mon vélo… A six heures du soir les ouvriers sont passés voir si tout allait bien, j’étais en train de faire ma douche maison et à 5 heures et demi du matin ils sont revenus voir si je n’étais pas morte de froid… Ouf, j’étais réveillée, je vais donner mes chaussures neuves à la travailleuse du froid, une me fait mal, l’autre roule sur les pierres…

Avant de m’endormir j’ai quand même jeté un coup d’oeil trouble à ce qui m’entourait…

Bisous tout le monde

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4 réponses à J239 : la route du diable J27 : mon chemin de croix…

  1. Monica dit :

    Magnifique ces nuages accrochés aux cimes enneigées des montagnes. J’espère que tu ne malmènes pas trop ton épaule. Ton combat est certes difficile mais avec ta rage de vivre rien ne te résiste, ni les douleurs, ni les pistes caillouteuses, sablonneuses, ni la pluie, ni les piqures de bêtes. Peur de rien, tu avances !
    Besos

  2. Enzo dit :

    Hola Chica,

    Je vois que tu avances bien.

    Tu verras, une fois arrivée à Abancay, tu n’auras plus que deux cols asphaltés avant d’arriver à Cusco.

    Je vais d’ailleurs faire quelques recherches de ce pas pour retrouver mes cartes de Bolivie et te concocter un « petit » itinéraire pour la suite.

    Kissssss.

    Enzo

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