J238 : la route du diable J26 : le diable ne m’aura pas…

Jeudi 15 septembre 2011

Sapitchaca – Chincheros

Distance parcourue : 26,77 km
Vmoy : 5,4 km/h Vmax : 23,11 km/h
Température : minima : 19°, maxima : 40°
Dénivelée positif : 0 m bon le compteur a un problème.. Que puis-je faire ?
Dénivelée négatif : 0 m même remarque que plus haut
Heures sur le vélo : 4H56’47 »
Départ : 8h29
Arrivée : vers 15h30

Résumé de la journée

  • Objectif :  je sais pas
  • Conditions météorologiques : couvert le matin, soleil et douce chaleur l’après-midi, averse presque tropicale à 20 heures
  • Etat de santé : l’épaule c’est pas ça
  • Particularités de la journée : je souffre, pas en silence, mais j’arrive à pédaler, la piste est meilleure, le paysage toujours aussi enchanteur, les bêtes m’attaquent, le soleil me brule le visage, tout va bien, j’ai le moral…

Je quitte mon havre de paix…

Sa paillotte ou ti vélo a bien dormi…

Son lever de soleil…

Je me débrouille seule et c’est parti…

Ciel menaçant à six heures du matin, semblant se dégager pour se recouvrir et se dégager en début d’après-midi, les pluies annoncées ne sont pas tombées, je ne me suis pas crémée, sauf pour les bêtes qui piquent, résultat un beau coup de soleil, ouf je n’ai découvert ni les bras et jambes à cause des bêtes qui piquent, résultat coup de soleil limité au visage…

Je peux pédaler…

Ce n’est pas sans souffrance, chaque zigzagage quand la route monte trop, chaque départ quand je pousse parce que la route monte monte trop, m’arrache des hurlements…

Les trous et bosses de la route ne m’arrachent que des gémissements…

La route qui est toujours piste est en meilleur état, terre battue incrustée de
pierres, elle me secoue beaucoup, graviers et sable ne sont pas absents mais ne font pas des tas comme avant Orcos où à coup sûr vous allez chuter, et vous casser si vous n’avez pas les pneus adaptés…

Bien sûr elle est quasi déserte

Petit à petit je reprends confiance en moi, j’ai revu entièrement mon chargement, c’est moins fonctionnel mais plus stable, tout le lourd est au fond
des sacoches, notamment les chaussures de randonnée, au fait Swidge elle a renvoyé les siennes en Suisse, les français du bus ils randonnent avec leurs sandales crantées, mais ils vont pas au sommet de l’Inshinca… Les français se sont aussi séparés de leurs bâtons à l’aéroport pour ne pas dépasser les 20 kg, mais ils sont jeunes… Et moi je persiste et signe avec mes chaussures de rando et mes bâtons abimés par le débottage du Ritacuba Blanca…

Maintenant j’ai une chaussure blanche (enfin qui fût blanche) et une bleue, oui la chaussure gauche neuve me faisait trop mal, ouf je n’ai pas encore jeté les vieilles…

En chemin je vais me délester des chaussettes neuves qui m’ont brulé la plante des pieds hier… Les Winny l’ourson ont failli y passer aussi, puis je me suis dit que je les trimbalais depuis 8 mois, que je n’allais pas les abandonner comme ça…

Criant, gémissant ou parfois faisant silence je remonte un superbe rio qui se prélasse dans son lit… ( Monica le nom du rio, s’il-te-plait ?) Merci Monica, le rio Pampas.

Je traverse des villages fleuris, les bougainvilliers explosent de couleur, je ne
voulais pas rater le printemps, je l’ai… Je le paie très cher mais je l’ai…

Les pommes de terre sortent, le maïs est bien avancé, pourtant la femme avec qui je vais discuter le midi me dira que c’est le temps des semailles,mais je ne suis plus à la même altitude… Et le temps de la pluie c’est quand ? Quand Dieu le veut, me voilà bien avancée… Et normalement ? Normalement en novembre… Ouf… Prions Dieu que tout se passe normalement…

Certains arbres sont en fleurs et en même temps donnent leurs fruits, les
spécialistes c’est quoi ? Moi je pencherais pour des tomates de arbol dont les équatoriens savent tirer de somptueux jus et dont les péruviens ne font rien…

Une maison prépare sa descendance, ici les maisons viennent de la terre et retournent à la terre…

Criant, hurlant et gémissant je monte…

Le paysage s’est remis au spectaculaire et les bêtes piqueuses attaquent dur,
aujourd’hui elles s’en sont pris à mon petit doigt…

Ma tête me fait souffrir, non ce n’est pas le mal des montagnes, c’est la plaie du
cuir chevelu suite à bambou acéré dans la paillote…

Les genoux à chaud se calment, à froid c’est dur… Je prends quand même ce que
je crois être du diantalvic, un au départ, un quatre heures après…

Évidemment ça monte…

Et là, voilà ce qu’on appelle une saignée…

Et là, ce n’est pas un cadeau pour Julien, vu qu’il ne me dit jamais merci, juste
pour lui demander de me faire signe quand il arrivera à en faire pousser un comme ça dans ses pots de fleurs…

Tandis que je pousse une moto s’arrête à ma hauteur, ils sont deux, s’appellent
Manuel et Williams,  travaillent dans le financier, vont de Ocros à Chincheros, ils vont me proposer de monter sur la moto pendant qu’un des deux pousse mon vélo, ce n’est pas beau ça ? Je crois que sans rien demander j’aurai pu faire Caracas-Ushuaïa dix fois sans jamais donner un coup de pédale, ni pousser, ni retenir, ni porter, qui plus est sans jamais chercher un endroit où dormir, ni de quoi manger…

C’est vraiment très beau, le Pérou est un immense pays magnifique, ce que j’ai
oublié de dire c’est que pendant la saison sèche la poussière est partout, on en respire, elle se colle à la peau, rendent les cheveux durs comme la pierre, tout est empoussiéré, au début tu luttes, tu te laves, laves tes vêtements, puis tu abdiques…

Ce midi la bouteille d’eau que j’ai achetée dans une petite épicerie était
empoussiérée comme pas possible, l’eau gazeuse n’était plus gazeuse, je ne l’ai pas bue, suis plus prudente maintenant, ce soir j’ai craqué pour la manzana, le restaurateur m’a juré qu’il mettait du chlore dans l’eau, mais auparavant il m’avait demandé en mariage, ça faisait longtemps ça… Il voulait bien voyager mais pas en bicyclette, je lui ai proposé l’âne, non il voulait la voiture, alors ça a pas fait…

J’arrive à Chincheros, l’eau serait-elle potable ? Je ne sais encore, je
teste… Bon l’avenir me dira qu’elle n’est pas potable… Je retesterai plus…

Voilà demain je vais à Uripa où je vais trouver un morceau de route goudronnée,
tous me l’ont dit, c’est tellement rare ici, hay pista, hay pista… Même les petites jeunes filles avec qui j’ai discuté devant internet qui se déconnectait tout le temps et qui voulaient encore m’apprendre le quetchua me l’ont dit « hay pista, hay pista »… Toutes les quatre étudiantes, deux en gestion d’entreprise, une en comptabilité, une dans le design… Le pays avance…Cela fait 3 mois maintenant que je suis au Pérou, je m’y sens comme chez moi…

Demain je vais atteindre la ville d’Uripa, on m’a dit qu’il y avait un magasin de
vélo, peut-être peuvent-ils me réparer mon porte-bagages, de toute façon il faut que je fasse quelque chose de plus solide car si ça lâche, les rayons cassent, et moi avec…

Puis je vais essayer de continuer à grimper, j’aimerais atteindre l’altiplano-pampa, à Uripa je vais faire provision d’eau et nourriture, je sais maintenant que dans ces zones de haute altitude il n’y a… Rien…

Voilà, rien n’est encore gagné… Mais je sens que je tiens le bon bout…

Bisous tout le monde

 

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4 réponses à J238 : la route du diable J26 : le diable ne m’aura pas…

  1. JANODOU dit :

    Et nous, on va essayer de t’aider à le tenir ce bon bout et à ne pas te le faire lâcher jusqu’à Ushuaia. Il faudra que tu nous aides, toi aussi !
    Besos, muchos besos

  2. Francoise dit :

    Je peux vous aider comment ?
    Besos amigo

    • JANODOU dit :

      En tenant fermement la barre et en mettant tout ton courage dans ton pédalier mais ça, tu sais bien faire et on ne se fait pas de soucis.
      Besos a ty

      • Françoise dit :

        Bin j’y ai mis du courage et j’y suis arrivé, dur, mais j’y suis arrivé, là je suis à Abancay, me reste deux pics mais j’ai retrouvé le goudron alors c’est plus facile et mon épaule elle est contente de ne plus être secouée dans tous les sens… Muchos besos mi hermano

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