J286 : le plus jeu de pistes du monde, 1ère partie : J12, ça fume sur le volcan et dans ma tête, suis-je sur la bonne piste ?

Jeudi 3 novembre 2011

Chungara – bivouac après la bifurcation
Distance parcourue : 27,79 km
Vmoy : 5,6 km/h Vmax : 35,8 km/h
Température : minimum : 44°F maximum : 86°F
Dénivelée positif : 160 m (faux)
Dénivelée négatif : 469 m selon compteur
Heures sur le vélo : 4H57’28 »
Départ : 8h40 (heure chilienne)
Arrivée : vers 16 heures

Adieu ma maison…

On y va…

Dans ma tête je suis partie pour remonter à 4660 m, à la vraie frontière pour prendre la piste à 10 mètres comme indiqué et en passant devant le poste frontière bolivien je vois un écriteau « Guallatire », je ne réfléchis pas une seconde et m’y engouffre, après je vais regretter longtemps de m’être précipitée et de ne pas avoir demandé plus amples renseignements. Il n’empêche sur ma carte c’est la bonne piste. Toute la journée je vais avoir les yeux sur le volcan, ma carte et ma boussole… Une demi-heure après le départ je vois les carabinieri, je les rassure sur mon sort, ne pense pas à leur faire confirmer ma route.

Pendant 3 heures je vais alterner pédalage et poussage et ne rencontrer personne.

La piste vide de tout véhicule possède comme dans tous les pays traversés une excellente signalisation…

Ici seuls les morts ont droit de cité…

Je trouve les thermes dont m’avaient parlées les carabinieri.

Je ne me baigne pas, pas le temps, et la baignoire est vide et l’eau très chaude, en revanche je lave mes petites culottes.

L’arrivée d’eau, presque un geyser…

La baignoire

Le coin repos

Toute la journée je fais des points cartes, je sais exactement où je suis mais en revanche est-ce la route d’Enzo ? Ne suis-je pas en train de rater le plus beau paysage du monde ?

Le volcan Guallatire n’en a rien à faire de mes interrogations et fume…

Les quebradas sont chargées en sels minéraux je ne boirais pas l’eau des rios.

Je rencontre une camionnette de « déminage humanitaire », oh là là ça se complique, j’espère qu’ils ont bien fait leur travail… Je les arrête, je suis sur la bonne route ? Sur la route d’Enzo ils ne savent pas, sur la route de Guallatire oui. Je vais encore rencontrer un 4X4 et un camion qui chacun me demandera si je n’ai besoin de rien.

Le paysage est beau, des volcans, toujours des volcans et même qui fument, mais suis-je sur la route d’Enzo ?

Arrive la bifurcation vers Putre, moi je suis sûre d’être sur la bonne route d’après ma carte. Après cette bifurcation la piste s’élargit et je rencontre un convoi de 5 camions, puis 3 en panne, oh la la si piste et camions c’est pas trop chouette puis ça se calme. Je me suis fixé un objectif de 25km, voilà je me connais bien, je sais que sur piste difficile (pour moi) où je pousse plus que je ne pédale, 25km pour moi c’est bien. Donc
les étapes d’Enzo de 50km, ce sera pour moi deux étapes. Avant de partir je regrettais de m’être tant chargée, 12 litres d’eau et de la nourriture pour 8 jours, je ne regrette plus vu qu’ici il n’y a rien ni personne…

L’orage aura la bonne idée de m’éviter…

Pour moi c’est du bleu…

Et le petit coquin qui se cache là-bas, croit-il échapper à l’orage ?

Je cherche un endroit pour bivouaquer, c’est-à-dire sans cailloux, plat, sans épines, trois fois je change d’idée et enfin trouve mon bonheur. Je nettoie mon vélo à sec et graisse avec grande parcimonie. Je peste contre « l’intervention » de La Paz qui a modifié le réglage de ma selle, je bénis Lucho qui m’a donné un tuyau qui me sert de bras de levier pour tous ces
petits machins que je n’ai la force de tourner, je commence à
maudire sérieusement la caas de ciclistas de la Paz et ses
« taillers » de bicyclettes…

La nuit sera glaciale, je peste contre le matériel qui lâche et la fermeture éclair de ma tente cassée.
Dans la nuit je voudrais boire, eau des deux gourdes gelée…Même le coca a gelé, je ne sais si c’est le froid qui m’a réveillée, je n’ai pas eu froid mais mon corps est froid, je refais soigneusement l’échafaudage de polaires…

Bisous tout le monde

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2 réponses à J286 : le plus jeu de pistes du monde, 1ère partie : J12, ça fume sur le volcan et dans ma tête, suis-je sur la bonne piste ?

  1. JANODOU dit :

    Pas facile de trouver son chemin on dirait !

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