J333 : desierto de Atacama, J8 : sixième attaque du vent…

Samedi 17 décembre 2011

Antofagosta – Bivouac dans le désert à la bifurcation Panam route de Taltal
Kilométrage : 55,05 km
Heures sur le (ou à coté du) vélo : 5h59’57 »
Vmoy : 9,1 km/h Vmax : 30,4 km/h
Températures : min : 68°F, max : 93°F
Dénivelée positif : 745 m, dénivelée négatif : 103 mètres
Départ : plus tard que prévu, la béquille
Arrivée : plus tôt que souhaitée, oui, toujours le vent…

Je perds du temps au départ, la béquille est mal réglée, le vélo tombe, j’arrange tout ça.

J’ai un problème d’itinéraire, au syndicat d’initiative on me dit que ça ne passe pas par la cote. Mon voisin de chambre à l’hôtel me dit que ça passe. Des militaires qui font leur petit jogging du matin sur la promenade des anglais me disent que la route est en construction et que ça ne passe pas… J’écoute les militaires…

Moi je serais bien restée au bord du pacifique…

Antofagosta y est bien restée elle…

« Je vais devoir me rehisser tout là-haut ? » « Oui vous allez devoir, et ça va vous prendre toute la matinée » En moi-même je pense « Et peut-être plus », Et bin ça me prendra moins que la matinée, j’ai une pêche d’enfer et les globules rouges s’agitent. Je pousse sur les premiers km très raides puis je pédale allègrement, camions et bus veulent me jeter sur le bas coté c’est un peu dur, finalement ce sera plus aisé sur la Panam…

Comme moi la banlieue grimpe allègrement…

Mais le désert reprend vite ses doits…

Pour sortir d’Antofagosta j’apprécie le « fair play » des conducteurs chiliens qui, en centre ville, me laissent passer même quand je n’as pas la priorité, puis le naturel reprenant le dessus, sur le périf qui n’est pas un périf vu qu’on ne peut faire le tour de la ville à cause des murailles et du Pacifique, voilà qu’ils recommencent à me frôler, ne modifiant jamais leur trajectoire… Ici au Chili il y a peu de voitures mais elles sont toutes grosses, rutilantes et extrèmement bien entretenues, quand même sur le périf qui est pas le périf, le matin il y a beaucoup de circulation…

Je vais redécouvrir Antofagosta, je n’en avais vu qu’un petit bout… Il y a bien un port, et quelques kilomètres de hauts immeubles et une promenade des anglais superbe..

Comme je le disais je remonte allègrement et j’atteins La Negra qui est un centre industriel mais sans maison…

Nul n’habite ici… Les gros camions se bousculent…

Parfois je suffoque le long d’une usine, à La Negra (quand je pense que j’ai failli ne pas faire mes courses à Antofagosta, pensant tout trouver ici) une station d’essence-restaurant, une caravane où je mangerai la moitié d’un super sandwich tomate-avocat et où je rachèterais eau et coca, rien d’autre…

Sur le bord de la route, des tombes, comme partout dans les pays traversés, juste ici elles sont plus imposantes, oui, les chiliens sont les plus forts. Je croyais que c’était juste un usage de se faire enterrer sur le bord de la route, j’apprendrai à l’hôpital de Taltal que ce sont les accidentés de la route, les gens sont enterrés là où ils ont rendu leur dernier soupirs… Ces milliers de tombes depuis mon départ, ces morts sur la route… J’en ai froid dans le dos…

Allez, on va continuer dans le surréalisme, cela nous changera les idées…

Le désert d’Atacama essaie de se la jouer à la Dali, mais y a pas photo, ce n’est pas ça…

Désert il est, désert il restera…

Et ces quelques traces c’est juste pour ne pas oublier le Sud Lipez…

Le vent sera 3/4 coté droit puis 3/4 coté gauche, puis dans le dos, puis coté gauche. Au début ça va.

J’ai rejoint la Panam, elle est très peu fréquentée et sa « berma » très roulable… J’avance bien, puis la Panam vire à gauche et je me prends un coup de vent pas possible, même poussant le vélo j’ai du mal à tenir debout… Je cherche un endroit où m’abriter. Mon abri est très précaire, je fortifie le mur, je suis à l’abri des regards mais pas du vent.

Et si moi-aussi j’ai envie de me la jouer à la Dali, j’ai le droit ?

Les montagnes, elle font semblant d’être éléphant…

J’étudie de près la carte, je vois que la Panam me fait faire un détour de 50km, j’ai peur d’être un peu juste en eau (en fait j’en ai toujours trop), je décide de passer par Taltal… Ce qui va modifier mon destin… J’ai encore plus de 200km à faire sans eau, ça turbine dur dans ma tête et turbiner sans eau c’est dur, ah oui y a le vent pour actionner les turbines, sans vent ce serait possible, mais avec ce vent qui te jette par terre, pas d’autre choix que de s’arrêter…

Dans la soirée des nuages arrivent, j’hésite longtemps et finalement je monte la tente à la nuit, quand même c’est plus confortable dans une tente, je n’ai plus de vent sur la tête… Bien m’en a pris car le lendemain je vais me réveilller… Dans le brouillard… Et avec de la rosée… Quand je disais que j’étais capable de faire pleuvoir dans le désert le plus aride du monde…. Cela arrive parfois et le désert d’Atacama se couvre alors de milliers de fleurs violettes…. J’aimerais, j’aimerais…

Bisous tout le monde

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6 réponses à J333 : desierto de Atacama, J8 : sixième attaque du vent…

  1. JANODOU dit :

    Bises à toi toute seule et à bientôt pour le prochain épisode.
    Comment ça je ne passerai pas par Atacama ? C’est c’qu’on va voir Enzo !

  2. JANODOU dit :

    J’ai comme l’impression qu’on est en direct.
    Comment te sens-tu physiquement ? Ton genou, ton orteil, alouette ?
    Soigne-toi bien et les 5 kg te feront le plus grand bien.
    Re-bises

    • Françoise dit :

      On était… La douleur de l’orteil, celle aussi de la cuisse s’étant estompée, le genou passe au premier plan il suppure encore un peu et me fait mal dedans… Le coude c’est que du superficiel, et les doigts son presque guéris, c’eût pu être pire… Bisous

  3. ARDUIN-BOREL Mylaine dit :

    Nous sommes le 1° Janvier, alors bonne année Françoise,
    que 2012 soit sous de meilleurs jours pour toi, sans camions qui te fassent tomber,
    sans vent, sans pluie, et que tu arrive à ton but.
    Tu pourrais te servir du vent, s’il soufflais dans le même sens que tu pédales.
    Mais cela n’a pas l’air d’être le cas. Bisous.

  4. brigitte jotté de la touche dit :

    dans ton désert il ya des réves de violettes!!
    et , dans notre bretagne ( et non tu ne réves pas !!!) les mimosas sont en fleurs !!! des arbres immenses plein de douceur , pour te souhaiter une nouvelle année ,une 2012 colorée de jaune et animée l’admiration de tous ,,,
    avec en plus la joie de t’avoir suivie grace à ta vélocité habituelle ,(tete et jambes fonctionnant avec un tel brio !!)
    et à cyril sur ce long , sportif et étonnant grand voyage !!!
    quel est ton projet actuel?????????merci d’avance pour toutes ce images , jem’en doute qui vont suivre

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