J388 : une jolie rencontre, un décor somptueux, un ciel trop bleu, des jambes qui tournent bien, un vélo qui ne couine presque pas, des camions qui se font moins nombreux, le bonheur…

Samedi 11 février 2012

Bivouac sur la ruta 7 – Refugio Acacongua à los Penitentes

Kilométrage : 36,13 km
Heures sur le vélo : 4h07’58 »
Température 17° à 37°
Dénivelée : positif : 569m, négatif : 166m, ouf, le solde est encore positif

Je reprends la phrase des jours précédents, vu que c’est la même chose : comme d’hab sous la tente, je dors bien la première partie de nuit, mal la deuxième.
Toute la nuit ça a circulé TRES dur. L’orage ne m’est pas tombé
sur la tête… J’avais quand même préparé l’artillerie lourde…

Départ à 9 heures (oui les réparations de tente ce n’est pas tous les jours), partir avant n’est pas recommandé en raison de la circulation encore plus intense la nuit, tôt le matin et en fin d’après-midi.

Évidemment c’est beau…

Les camions sont bien moins nombreux, je pense parce que l’on est samedi, et vu tout ce qui a circulé la nuit… D’immenses camions qui transportent plusieurs containers, apparemment l’Argentine exporte et le Chili importe…

Ici c’est différent du Paso del Agua Negra, on est moins dans la subtilité mais on reste dans l’immensément beau… Ce serait sûrement sympa de se faire un voyage en vélo de Paso en Paso, en plus le vent soufflant plutôt d’ouest en est au Chili et d’est en ouest en Argentine, on aurait le plus souvent un vent favorable à la montée et contre à la descente, ce qui est mieux que le contraire…

Le vélo va, il a trois vitesses qui « accrochent », mais ça va. Avant hier j’ai fait un nettoyage un peu superficiel, ce soir j’en ai fait un un peu plus soigneux.

Je suis dans un immense canyon creusé par le rio Mendoza et chaque affluent a son canyon

Des cailloux, lequel je peins en vert fluo ?

Et sieur Janodou tu vois la trainée là ? N’y bivouaque pas, simple conseil d’amie…

Incroyable

Sublime

Je ne vous redemande pas de commenter mes photos, vu que la dernière fois vous avez laissé Enzo travailler tout seul et il y a passé la nuit… Et là je voudrais qu’il bosse sur mon itinéraire : je répète du goudron, pas de camion, pas de bus, des paysages somptueux, de préférence un point de ravitaillement tous les 50km, pour le ciel bleu je m’en charge, je veux bien de la piste si on ne peut pas faire autrement, mais pas trop de sable, le ripio (terre battue), pas de problème, ça roule comme le goudron… Et Enzo pour la carte que tu m’as envoyée il y a
les dénivelées qui se superposent dessus et qui la masquent, j’ai tout essayé sans résultat.

Et y a quoi au fond du tunnel ?

Après renseignements ce n’est pas l’Aconcagua…

En tous cas à droite c’est beau…

Moi ça me plait

Et sans m’en rendre compte me voilà à Polderia, hameau de quelques maisons avec une épicerie et plus loin un resto ou snack.

Je découvre une station de microondes, oui c’est comme cela qu’ils l’appellent…

Ciel Wendy s’est échappée, elle a fait tout ce trajet pour me rejoindre, elle se rappelle quand je suis sortie toute nue sous la neige pour aller la chercher et la faire dormir avec moi parce qu’elle pleurait toute seule. Elle avait été sympa le lendemain, elle m’avait laissé dormir jusque 9 heures, après les grands coups de langue de Wendy ça réveille. Quand même la veille elle avait mangé toutes les céréales des enfants parce que j’étais rentrée trop tard de montagne, quand je pense que ses maîtres m’ont fait peser la nourriture…

A l’épicerie j’achète eau, gâteaux salés, sucrés (ce matin je n’avais plus que des galettes salées pour le petit déjeuner mais avec le coca ça passe bien), j’achète aussi un yaourt, mon corps le réclame, je mange et bois le maximum sur place… Je termine le crémage anti-soleil quand… 3 drôles d’individus surgissent…

Il y a le plus beau, le plus rigolo, et le troisième il a deux ans de plus que moi…

Tous trois sont brésiliens, et comme tous les brésiliens que j’ai rencontrés ils ont quelque chose que les autres n’ont pas…

Et moi qui me plains de ma sacoche éventrée…

Nous avons passé un bon moment ensemble, eux font les étapes comme il faut s’arrêtant là où il y a hôtel et restauration, moi je n’ai pu atteindre le premier point, alors je fais tout décalé… Ce soir je me suis recalée…

Ce n’est pas tout ça, il faut avancer, mettre ses chaînes ?

Admirer les courbes parfaites de la route…

Il y en a qui à force d’admirer n’ont pas vu le virage arriver, d’où les coups de frein…

C’est beau

Trop beau

Magique

Seraient-ils en train de réhabiliter la voie ferrée ?

Ma voiture, on m’a volé ma voiture…

Cyril t’étais chargé de jeter un coup d’œil dessus, quoi ? Tu te venges parce que je n’ai rien fait pour mon chemin défoncé ? Ok, je vais m’en occuper, enfin je vais essayer parce que quand j’ai demandé de faire quelque chose parce que je ne pouvais plus sortir vu que le chemin était en glace, on m’a répondu que je n’avais qu’à ne pas sortir de chez moi… Et si il m’arrivait quelque chose ? Le PGHM, de toute façon quelle idée d’habiter là…

Le voleur et ma voiture ayant disparu, je peux zoomer le paysage…

Ces deux-là vont à l’assaut de l’Aconcagua

Là, en fait ce n’est pas l’Aconcagua

En  revanche là ce sont des chevaux

Et là l’œuvre d’art du jour…

Ici un centre de réflexion, bin oui, c’était écrit, je ne sais à quoi ils réfléchissent, peut-être à ce qui peut bien motiver les cyclos de traverser toute l’Amérique latine…

Et là, mon frère Jean, toi qui a atteint le sommet de l’Aconcagua, ce qui a fait de toi l’homme le plus haut de la famille, as-tu descendu les éboulis droit dans la pente ?

Les petits nuages du jour…

Et là il y a un musée, si je n’étais pas en montagne je me serais arrêtée, mais en montagne je fais très gaffe à bien gérer mes étapes et mon temps

De photos en photos j’arrive à los Penitentes qui est une station de ski, évidemment en plein été il n’y a pas de neige et personne.

Le refuge (qui est plutôt un hôtel-restaurant) est ouvert, je n’hésite pas longtemps, je pourrais continuer, je ne suis pas fatiguée et il n’est pas tout à fait 3 heures, mais je me dis que une douche, un toit, des draps propres, de la bonne nourriture me feront du bien, je stoppe. Les brésiliens se sont aussi arrêtés, eux font les étapes comme il faut. Demain ils passent au Chili, je vais essayer d’en faire autant.
Pour le tunnel, il est effectivement interdit aux vélos mais la
traversée par un bus se fait sans problème. Quant à aller à
Valparaiso et Santiago, eux vont commencer par Valparaiso, je vais faire comme eux.

Cela ne fait pas un quart d’heure que je suis au refuge que le vent que j’ai eu un peu contre le matin, puis de dos, qui m’a de temps en temps un peu chahutée, se met brutalement à changer, et que le ciel se couvre méchant, vous allez voir que l’orage va tomber tandis que je suis bien au chaud dans le
refuge… Je suis vraiment bien au chaud car au moment de choisir ma chambre, je leur ai demandé si ils n’en avaient pas une mieux exposée car celle-là était froide, hop ils m’ont mis un radiateur dans la chambre. Lessive, entretien du vélo, douche, écriture ont largement occupé le reste de l’après-midi. Demain j’essaie de passer le col et de le descendre, sinon je prends quand même de quoi survivre une journée… J’écris devant un télésiège, c’est drôle…

Je suis quand même au refuge de l’Aconcagua, il y en a qui arrivent avec un matos dingue, oui, une vraie expédition cet Aconcagua, je ne regrette pas mon choix, comme je l’ai déjà dit, dans tout choix il y a un renoncement, et une de nos chances (ça c’est un des français rencontrés entre les barrages sur la route de Copacabana et à nouveau aux geysers de Sajama), une de nos chances, c’est justement d’avoir le choix…

Et comme j’ai beaucoup de chance le ciel va jouer sa symphonie nocturne…

Et la falaise s’illuminer…

Bisous tout le monde

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2 réponses à J388 : une jolie rencontre, un décor somptueux, un ciel trop bleu, des jambes qui tournent bien, un vélo qui ne couine presque pas, des camions qui se font moins nombreux, le bonheur…

  1. JANODOU dit :

    Tu as toutes les bonnes conditions pour roulet semble-t-il ! Ciel bleu, asphalte bueno, peu de vent, de la chaleur mais pas trop, les jambes, la tête et le vélo qui se régale comme toi.
    C’est super !

  2. Monica dit :

    Ce ciel qui s’embrase et cette falaise dentelée tu dois pleurer d’émotion devant un tel spectacle !

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