J390 : stoppée net dans mon élan par deux déchirures de pneu…

Mardi 14 février 2012

Los Andes – Maison à la Febre Ocoa
Kilométrage : 55,32 km
Heures sur le vélo : 3h31’16 »
Vmoy : 15, 7 km/h Vmax : 29,7 km/h
Dénivelée positif : 79m, négatif : 410m
Températures : de 22° à 35°

Le ciel est bleu, les températures agréables, le paysage non grandiose n’est pas monotone et les jambes continuent de tourner…

Ici tout est grand, même les panneaux de signalisation, quant à l’industrialisation du pays, bin la pelle et la pioche sont toujours là…

La route est étroite, encombrée, la brema est de mauvaise qualité mais je m’y tiens. L’espoir de m’en sortir vivante…

J’avale à grande vitesse les 40 premiers kilomètres. Quand même je regarde, les fleurs bleues…

Les rouges…

Je fais attention aux camions

Inspecte la vigne

J’aboutis sur une autoroute et sa grande sécurité, sauf quand il faut franchir un tunnel, je m’équipe, lumière rouge arrière clignotante, lumière blanche avant, réflecteurs bras et jambes (Jean-Luc, prends ce matos, ça ne coute rien, ne pèse rien et un conseil rends-toi visible, le plus visible possible, mets des écarteurs dans tous les sens, en haut, en bas, sur les cotés, à l’arrière, il faut que l’image de toi qui va s’afficher dans le cerveau des conducteurs soit plus grosse que la réalité, tu peux céder à ta gourmandise, vu que des kilos tu vas en perdre…), j’ai peur dans le tunnel mais je le traverse sans encombre.

L’autoroute est interdite aux cyclistes, mais là, je passe…

Je profite des fruits fraichement cueillis pour améliorer mon pique-nique

Et je fais gaffe aux épines

Puis le vent se met de la partie et je l’ai contre, ma vitesse chute à 8 km/h, je me dis que tant que je peux pédaler je continue mais si il faut pousser je stoppe. Après étude de la carte, je pense qu’une fois arrivée à Calera, le vent devrait m’être plus favorable, alors je tiens, j’ai dans l’idée si ce n’est d’arriver à Valparaiso du moins de m’en approcher le plus possible pour y arriver tôt et qui sait gagner une journée, oui, j’en suis là…

Quand soudain un bruit épouvantable me fait stopper net, j’inspecte mon vélo, roue arrière complètement à plat. Une piste longe l’autoroute et un stand de fleurs me permet d’y passer facilement, je m’y installe, regrade l’heure pour voir combien de temps il va me falloir pour changer de chambre à air, il est 14 h 30.

Je sors la roue sans problème, photographie le tout si des fois je ne sais plus comment ça se monte…

Je sors aussi le pneu sans problème (ceux de France étaient extrèmement durs, là c’est tout mou…), je passe mon doigt à l’intérieur pour chercher l’épine ou le clou, et que vois-je ? Deux grandes déchirures…

J’inspecte mon pneu de plus près, horreur, on voit à travers tout le pneu, ne reste plus que la trame… Le pneu qui vient d’être changé à Calama au Chili…

Devant le stand de fleurs une maison, dans la cour des enfants, allez chercher vos parents. Une femme, une deuxième, puis une grand-mère apparaissent, j’explique mon problème. je leur dis que je vais faire du stop pour aller à los Andes où j’ai repéré un magasin de vélo et leur demande si ils peuvent garder mon vélo et mon matériel et si je peux poser ma tente dans le jardin pour la nuit, pas de problème, le matériel est entreposé dans une maison en construction, du coup je leur demande si je ne peux pas dormir dans cette maison, la réponse est affirmative. En fait le soir je mangerai avec eux les meilleurs avocats de ma vie, ils en produisent… J’aurai droit à une douche chaude, un lit et même un accés internet. Au Chili dans les campagnes il y a la wifi gratuite mais le pare-feu est si grand que je ne peux avoir accés à ma messagerie.

Mes bienfaiteurs me conseillent d’aller à Calera, c’est plus près, il y a un magasin de vélos, je peux y aller en bus (ça s’appelle des micros ici), il me suffit de traverser l’autoroute (dur ça, au retour je passerai par la passerelle), la voie ferrée et de courir  pour attraper le micro qui justement passe.

Avant de partir ils me disent où je suis, ouf sinon jamais je n’aurai retrouvé l’endroit…

La mamita (qui n’est pas leur mamita, mais une personne de la même église évangélque qui vient ici 3 jours par semaine) est atteinte de maniaquerie, je la verrai le lendemain passer mille fois le chiffon au même endroit…), elle a la mauvaise idée de bouger mon vélo (oui, il faut tout ranger…) et de le poser sans sa roue sur les pignons du dérailleur qui ne va pas aimer, tout va casser, la cable sortir de l’écrou qui le retient, la cata quoi… J’arriverai à réparer le tout mais je règle mal la tension du câble et ne peux passer les trois grands pignons, ce qui fait que le lendemain quand j’excaladerai mes mille collines je m’exploserai les cuisses et les genoux…

Je suis dans le micro, je me fais indiquer où je dois descendre. Evidemment le magasin est fermé, et il faut savoir qu’il est là, pas d’enseigne, juste un pneu usé sur le trotoir signale son existence. Il devrait ouvrir à 16 heures, j’attends, à 16 heures toujours fermé. Il devrait ouvrir à 16 h30, et si il n’est pas ouvert à 16h30 c’est qu’il n’ouvrira pas… Il y en a un autre à l’autre bout de la ville, j’y vais.

J’ai un pneu, si j’attends le lendemain je peux en avoir un meilleur… Deux jours pour réparer une crevaison, je ne suis pas arrivée à Ushuaïa… Quant à la réparation de la chambre à air, il n’a pas d’eau…

Retour à la Febre n°5, j’ai retenu… Remise en place de la roue, difficultés à réparer le changement de vitesses arrière, comme je fais des essais je suis sur la piste, une voiture s’arrête, j’en profite pour leur demander de vérifier le serrage de ma roue car je sais que le mien est faible, quant au problème du changement de vitesses ils me disent que petit plateau petit pignon ce n’est pas bon, bin oui je sais, juste que je ne peux pas passer les vitesses et ils s’en vont, allez je m’en sors pas mal…

Dans la famille je vais apprendre qu’il y a cinq repas : le levantase (notre café du matin), le desayuno (le petit déjeuner), l’almuerzo (le repas de midi), le onces (quatre heures) et la cena (le souper), là ce soir la cena est supprimée car le onces est pris tardivement. Au onces : thé, salade d’avocats, pain, confiture. Je refuse le thé, sinon je ne peux dormir. Je goûte au maté de hierba, même la deuxième saucée est très amère, je ne peux pas…

La famille vit de la culture des fleurs qu’ils vendent directement sur le bord de la route

J’ai oublé le nom, mais ça ressemble à des lys

Tous plus beaux les uns que les autres

Vous pouvez y aller, les fleurs achetées sont fraîches, pas congelées comme chez nous, et oui, et oui…

La famille cultive aussi les avocats

La fabrique et vente du pain apporte un petit revenu suppléméntaire

Les poules ce n’est que pour leur usage personnel

Une nuit réparatrice m’amènera au lendemain… Bisous tout le monde

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8 réponses à J390 : stoppée net dans mon élan par deux déchirures de pneu…

  1. JANODOU dit :

    Quelle journée !
    Une autre tranche de ton récit qui dure depuis plus d’un an avec ses événements perturbateurs et ses éléments qui viennent à ton aide mais aussi avec ses événements heureux qui remplissent tes articles depuis Caracas.
    Elle est pas belle la vie !
    Bises à toi Françoise et bon repos à Valparaiso.

    • Francoise dit :

      Tu parles d’un repos, la journée à trotter dans Valparaiso, monter, descendre les escaliers, je suis EPUISEE… Je vais faire comment quand tu seras parti sans tes commentaires à chaque nouvel article ????????? Muchas gracias y besos

      • Enzo dit :

        Ne te tracasses pas, Jean-Luc commencera par répondre à tes articles avant d’alimenter son blog.

        De toute façon, lorsque Jean-Luc par pour traverser l »Amérique du Sud ce n’est jamais que pour trois ou quatre jours 😮

        • Francoise dit :

          C’est vrai, j’avais oublié, il fait des voyages éclair lui… 170km, c’est quand même très court, quand même, quand même en 2 jours, soit une moyenne de 85 km par jours, pas mal… Soleil 100%, crevaison 0, record de casse aussi, la moitié du vélo d’un coup, vol de l’ordi aussi, les blessures là ça compte pas…

          • JANODOU dit :

            Bande de scélérats !
            Tiens, j’me d’mande si je vais pas continuer après Ushuaia et à la nage !
            Françoise et Enzo, je n’vous embrasse pas car j’vous kiff à mort.

  2. Monica dit :

    Oh la ! Mais je vois aussi que l’humour devient féroce ! en plus vous vous y mettez à deux, vous allez l’achever avant son départ ! Pauvre Janadou. Mais c’est lui qui va vous en montrer Vous allez voir. il va étonner tout le monde . Il faut bien que je prenne sa défense, personne ne le fait. ce n’est pas le moment de lui saper le moral.
    L’état du pneu est plutôt spectaculaire. Pas facile de se débrouiller avec leurs horaires fantaisistes.
    Fleurs magnifiques
    Bises

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