J436 : une valse à quatre temps : encore un paso…

Samedi 31 mars 2012

Trevelin-Futaleufu
Kilométrage : 53,41 km dont 38 sur piste
Vmoy : 8 km/h, Vmax : 33,7 km/h
Heures sur le vélo : 6h40’01 »
Température 13° à 27°, beau temps froid, quelques rafales de vent glacial

Dénivelée positif : 191m, négatif : 292m, voilà que pour franchir un paso je descends, il n’y a pas, ici le monde est àl’envers…

Ce jour-là je vais planer, comme d’habitude j’essaie d’analyser ce qui me fait planer, le ciel bleu, non, pas le ciel bleu, il était couvert, les pâtes offertes par les filles que j’ai rencontrées la veille à l’auberge ou leur énergie positive, ou peut-être le fait de repasser un paso, encore une fois la frontière, je ne sais…

J’ai dormi dans une auberge incroyable avec des filles incroyables, pour aller pendre notre petit linge et rentrer dans la chambre on passait par la fenêtre, on a eu des discussions de filles, ça fait du bien, les filles me comprendront…

Une maison à l’architecture sublime

Qui laisse passer la lumière partout

Dans un parc non moins sublime…

Allez, après un nouveau passage à la patisserie, c’est reparti

L’arrivée de nuages ne ternit ni mon enthousiasme ni la beauté de ces lieux

Les charognards à ma vue s’enfuient, sans doute que je suis trop vivante…

J’avale gouluement mes premiers 5km tout de goudron vêtus et je m’attaque à la piste, je sais que j’en ai pour 38km, alors je me conditionne…

Les premiers kilomètres sont épouvantables, je souffre, je suis secouée en tous sens, le sein droit que j’ai pourtant petit et ferme tombe dans ma chaussure gauche, tandis que je suis en train de perdre le gauche un chilien s’arrête à ma hauteur  » A donde va? » (Où allez-vous ?) « Au Chili », c’est drôle comme ça on te demande où tu vas et toi tu réponds au Chili comme si tu allais chercher ton pain… Il propose de m’emmener, je réfute… Il me dit que dans 8 km c’est asphalté, le menteur… Ce ne sera goudronné qu’à la frontière… Puis la piste s’améliore

Les montagnes sous un ciel nuageux ont l’air méchant…

L’automne lui est bien là

Et l’eau toujours omniprésente

Un repetit coup d’automne

Un poste de police sans poste et sans police…

Admirez la géométrie de la nature…

Que cette Patagonie m’enchante…

Avec ses palettes de couleurs…

Et son eau…

Je continue à haïr les pistes,mais là c’est supportable…

Le corollaire de l’eau c’est le bois…

Les pâturages quand le terrain le permet…

Et les clins de bleu…

Vaillamment, vaillamment je pédale tout en admirant la montagne, tandis que je mets en ligne cet article arrive à la hosteria un de los estados unidos, au café on parle de moi « il y a la française qui traverse l’Amérique latine seule en vélo », bin voilà si même au Chili je deviens star… Revenons à notre paso que je suis en train de franchir, à ses montagnes…

A la nature qui joue à la composition parfaite…

La piste, à défaut d’être goudronnée est déserte…

Et au fond là-bas un lac ?

Non, un rio, le rio Futaleufu…

Et là, le Paso, le paso Futaleufu, 335 mètres d’altitude, mais il n’y a pas de petit paso, pour moi ils sont tous grandioses…

La frontière, pour la quatrième fois je rentre au Chili…

D’émotion mon vélo chute…

Je fais une rencontre sympa, elle rentre « à la maison », oui, elle habite l’Alaska et ne se pose donc pas le problème de la saison… J’abrège car je suis en train de me refoidir, que j’aimerai pouvoir pédaler bras nus quand les températures sont pour moi limites…

Me voici de nouveau au Chili, la route est goudronnée, je sais que ce n’est que sur 10km, je sais qu’après je suis partie pour des milliers de kilomètres de piste, alors j’en profite…

Regardez bien l’homme sur la photo à gauche, nous quittons ensemble la frontière, il court, il sera quelques secondes avant moi à Futaleufu, je le gratte dans les descentes, dans les montées (j’avais déjà oublié ce que c’était qu’une montée à la chilienne…) il me double aisemment…

J’arrive à Futaleufu, je suis en Patagonie chilienne, un autre monde  s’ouvre devant moi… Même si parfois les maisons ont quelques ressemblances…

Le contraste à Futaleufu est saisissant, ici tout est plus rude, pauvre aussi, la richesse se trouve de l’autre coté de la frontière. Rien n’est fait pour le touriste, le touriste ne vient pas jusque là… Ma quête d’un lit va être encore laborieuse, ici c’est fermé, là c’est plein, là je suis seule, alors on réserve la chambre pour deux, c’est plus rentable, ceux-là je leur balance mon « alors parce que je suis seule je dois dormir dans la rue ? » Ca en gêne quelques uns, pas tous…

Mon « bienvenidos a Patagonia Chilena » sera pour plus tard, je ne le sais pas encore…

Bisous tout le monde

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