Dimanche 1er avril 2012
Futaleufu-Bivouac au bord du rio Futaleufu
Kilométrage : 41,36 km dont 42,36 sur piste
Vmoy : 7,4 km/h, Vmax : 39,6 km/h
Heures sur le vélo : 5h32’43 »
Température 7° à 26°, beau temps froid, quelques rafales de vent glacial
Dénivelée positif : 361m, négatif : 789m
Autant la veille je planais, autant ce jour je vais souffrir… Peut-être l’absence de pates, j’ai craqué pour des frites…
L’hospedaje où j’ai dormi (ce sont des chambres chez l’habitant) était accueillante, la douche chaude, mais la chambre froide.
Moi j’aurais préféré dormir dans la maison de la grand-mère, encore une qui m’a demandé ce que je vendais, sans commentaires…
Départ à 11 heures, il fait trop froid avant, non sans avoir promis à mon nouveau fiancé de lui faire perdre son ventre en pédalant avec moi une semaine et en se nourrissant de capucines, vu que l’unique distributeur automatique du village était vide et que le prochain est à au moins dix jours de vélo…
J’enfourche mon vélo, traverse le pont, attaque la piste, elle est horrible de chez horrible,
gravillonneuse, ondulée, parsemée d’énormes nids de poule, pire, normalement je descends le rio Futaleufu et bien je vais me payer des côtes chiliennes, pas du poussage-torture mais du poussage quand même. Je n’avance pas et ça me détruit le moral, voilà je calcule que j’ai quelques 1800km de piste à faire, si je faisais 50km par jour ce serait bien, là, là je n’avance pas… Traversées de vallées et de gorges se succèdent…
Je hais, je hais les pistes…
Oui, je les hais même si c’est le prix à payer pour avoir du beau et zéro voiture,zéro camion, zéro bus et zéro plus zéro égal ? L’infini…
Je rencontre des cavaliers qui vont à la parade, aujourd’hui c’est la fête de la fondation de Futaleufu, je ne suis pas restée, je sacrifie tout à Ushuaïa, c’est dur…
L’eau est présente partout sous des formes et des couleurs différentes
Plus j’avance et plus l’endroit devient sauvage, inquiétant même…
Chaque replat est utilisé pour l’élevage, alors le caractère serein et tranquille de la Patagonie ressort…
Et moi je prie le ciel pour que l’état de la piste s’améliore…
Oui, c’est beau, oui il y a même un lac mais dans une descente j’ai cru que je cassais tout tellement j’ai été secouée, un bruit horrible, juste une sacoche qui s’était détachée…
Et continue, continue la piste, enfin au kilomètre 21 elle va s’améliorer…
Le beau lui continue…
Si cela intéresse quelqu’un cette maison est à vendre…
Avec vue sur le lac…
Et des couleurs d’automne sympathiques
Là ce n’est qu’une grange
Un peu plus loin c’est le caractère impressionnant qui domine
Ici inutile d’emmener 20 litres d’eau…
Les réserves vont bientôt se refaire…
Et la montagne est vraiment belle
Les gorges sont froides
De temps en temps les couleurs des pasos refont surface
Dans ce continent tout est très très grand, même les clôtures…
Et tout est magique
Moi je me force à faire un minimum de 40km et les vaches paissent…
Les moutons broutent…
Moi je vise le pont…
Le rio Futaleufu qui en plus de recueillir l’eau des torrents reçoit l’eau du lac est
impressionnant, je n’ai jamais vu un tel volume d’eau, le Rhône à coté est petit…
Et admirez les couleurs…
Le vélo est petit, petit…
La piste est piste…
L’endroit fait peur…
Mais la vallée s’élargit, un portail n’est pas fermé, je vais squatter chez les moutons…
Je joue au Robin des bois
Les moustiques veulent aussi leur photo
Aujourd’hui j’ai eu une crevaison d’un autre type : ma gourde, oui la bouteille de yogourt acheté sur le marché de Trujillo au Pérou pour remplacer celle volée en Equateur, et aussi j’ai renversé mes pâtes par terre, tant pis pour les crottes de mouton j’ai ramassé et mangé…
Là où je suis règne une humidité pas possible, à moins d’un mètre du feu tout est trempé…
Bisous tout le monde