J62 : La petite maison dans la prairie ou la force de la Cordillère…

J62 : La petite maison dans la prairie ou la force de la Cordillère…

Jeudi 24 mars 2011

San Mateo- La Uvita

Distance parcourue :  20,87 km

Vmoy : 6,3 km/h Vmax : 37,2 km/h

Température : départ 19°, va monter à 31° puis très rapidement chuter à 19° sous l’effet conjugué de l’altitude et des nuages

Dénivelée positif : 596m

Dénivelée négatif : 524m

Heures sur le vélo : 3H16’04 »

Départ : 8 heures

Arrivée : vers 12 heures 30

Résumé de l’article : (pour ceux qui roulent ou les flemmards ou les gens normaux que mon délire n’intéresse guère ou ceux qui bossent comme des malades pour payer la retraite des vieux croulants comme moi, merci d’enlever le c)

  • Objectif : avancer direction Tunja, atteindre La Uvita ou Soata en fonction du temps, pas de risque
  • Conditions météorologiques : soleil jusque 10 heures, puis nuages et froid  modéré, pluie puis orage vers 13 heures, je suis a l’abri mais pas mon vélo et mes bagages, retout mouillé, parce que le temps que tu réalises c’est foutu
  • Etat de santé : excellent (doigt toujours pendouillard)
  • Degré d’euphorie : ça va
  • Particularités de la journée : Départ à 8 heures pour pouvoir un peu rouler avant la pluie. Montée à un col à 3000mètres, alternance de route et de piste, les dégats de la pluie d’hier sont là, nombreux éboulements, pierres et rochers sur la route, effondrements, je décide de ne prendre aucun risque et tant pis pour les sauts de puce mais je ne roule que le matin. Montée de 15km dans un paysage d’une beauté stupéfiante, du vert, des montagnes lavées par la pluie d’hier, rencontre d’un taureau mugissant, de jolies fermes, tout est riant sous le soleil, tenue légère pendant deux heures, le bonheur quoi, puis nuages, sensation de froid, après 15km une descente sur une mauvaise piste et des freins qui freinent mal, là je suis en bout de corse et je touche…Arrivée à La Uvita, 3 heures avant d’atteindre le prochain village, je m’arrête, une demi-heure après orage.

Voilà je me réveille très tôt vers 5 heures mais je sens que je n’ai pas assez dormi, donc je reste couchée. A 5h30 le bruit habituel, les gens se lèvent. Je me lève à 5h45 espérant partir à 7 heures, mais je suis lente dans mes préparatifs, la sacoche pour le sec, une pour le trempé, une pour le demi-mouillé et ce que je veux faire sécher sur mon tas sur le porte bagage, mal arrimé je perds tout y compris ma petite culotte dans San Mateo, je ramasse, le soleil brille, je suis en short, tout va bien. La route est difficile, moitié piste, moitié bitume, au moins une centaine de coulées de boue, de pierres et d’effondrements, je décide de ne prendre aucun risque et de m’arrêter au premier village des que le temps est menaçant. Je vais rencontrer une quinzaine de véhicules motorisés, deux hommes à cheval, plusieurs chiens, des oiseaux et des papillons, un taureau mugissant qui le temps que je cherche comment enclencher la vidéo va compter fleurette ailleurs. Le contraste est saisissant entre les montagnes d’un vert fluo qu’on croirait que c’est pas vrai, les jolies maisons, le vaches paisibles, les oiseaux qui chantent et les dégâts de l’eau sur la route. Je comprends un peu la réaction des gens d’hier qui ont du me trouver bien imprudente de rouler avec le temps qu’il faisait, mais que tu soies en vélo ou en voiture c’est pareil, si t’es dans un éboulement tu es dans un éboulement, sauf qu’en voiture tu vas plus vite, donc t’es moins longtemps exposé, mais je ne m’exposerai plus, tant pis pour les sauts de puce. Demain réveil 5 heures pour pouvoir rouler. Je suis un peu inquiète, un jeune m’a dit qu’on ne passait pas après Soata, que le pont aurait été emporté, le temps que j’y arrive ils en auront peut-être reconstruit un, il faut que je me renseigne mieux. Mais l’avantage d’être retenue ici c’est que je suis dans un hôtel où je me sens bien, dans une ville où je me sens bien, comme dans un petit coin de paradis, et puis c’est une ville chaude sauf que la il fait froid mais ce n’est pas normal. Tout le monde, depuis que je suis en Colombie dit qu’il y a un changement climatique, on va faire avec… Si la route est coupée et que je dois refaire tout le chemin jusqu’à Pamplona, et bien mon visa de 90 jours ne va pas suffire… Et Ushuaïa ca va être en plein hiver, noooooooooonnnnnnnnn. Arrivée à La Uvita je demande comme d’habitude ou est-ce qu’il y a un hôtel, je fais la connaissance de trois femmes. L’une d’entre elles m’emmène dans deux hôtels pour que je choisisse, j’ai fait le bon choix, un charme fou, aucun confort mais que je suis bien, et en plus la nourriture est excellente, autant qu’elle peut l’être en Colombie : voilà le menu non pas habituel mais systématique : une soupe qui n’est jamais la même et toujours excellente, une grande assiette avec une salade qui change, du riz, des pommes de terre en robe des champs, un morceau de viande (que je n’arrive pas à couper) ou du poisson ou des œufs et un troisième légume qui varie, qui peut être des pâtes ou du popcorn ou des haricots, des petits pois, des bananes frites, etc, le tout est accompagné le midi de jus de fruit ou limonade faite maison (ce midi c’était litchies-citron miam miam) et le soir de panela, c’est de l’eau chaude avec le sucre de canne non raffiné, c’est délicieux le tout pour un minimum de 50 centimes d’euro, un maximum  de 3 euros, alors je fais du gras et je n’ai plus les fringales que j’ai eues au Venezuela. Le midi je pique-nique ce que j’ai, vu qu’il me faut une journée pour aller de ville en ville. Quand à l’endroit où dormir, dans toutes les petites villes il y a un ou plusieurs hôtels dont le prix va de 3 à 4 euros, le confort n’est pas toujours là mais c’est propre, donc de ce coté-là aucun souci, et aujourd’hui c’est le rêve, je suis dans ma cabane, d’ailleurs l’hôtel s’appelle « La Cabana », la chambre est minuscule, le lit a un sommier de bambou, une paillasse et un très mince matelas de mousse, peut-être que demain quand j’aurais le dos torpillé j’aimerais moins, mais là j’adore, pas de fenêtre à la fenêtre juste un volet. En fait j’aime les endroits tout petits pour dormir, c’est pour cela que j’aime dormir dans ma tente, que j’ai fait ma chambre dans la plus petite pièce de la maison, que chez Brigitte j’aimais dormir dans son grenier, allez là je vais dormir…Mon souci n’est donc pas de savoir où je vais dormir mais de passer entre les gouttes, entre les coulées de boue, les chutes de pierre, de ne pas me retrouver devant une route coupée, d’essayer d’avancer, de faire sécher mes affaires, de ne pas me geler avant une descente, d’avoir une douche chaude pour me réchauffer quand je suis gelée, que mes freins ne me lâchent pas complètement. Sinon j’ai mal au cœur quand je vois l’état de mon doigt, je me dis que j’étais déjà assez estropiée comme ça, maintenant j’ai compris que mon vélo chargé était une petite bombe et quand il tombe, je m’écarte, et pourquoi il tombe ? Parce que des fois tu as besoin de te déshabiller ou de te rhabiller ou toute autre chose, tu attends de trouver un endroit plat, ça n’existe pas, alors tu prends un endroit pas trop pentu et des fois t’es limite. Voila, j’aime toujours autant la Colombie… et cet après-midi j’ai fait quoi ? Entretien vélo : 2 heures, net idem, je devais aller voir la femme de la bibliothèque pour signer son livre et le temps a passé, j’espère que demain elle ne va pas me sauter dessus et me retarder et que je prenne la pluie et de la boue, et des pierres… Sinon la uvita est encore très différent de ce que j’ai vu jusqu’à présent, c’est un village plutôt moderne, je dois être dans la seule maison coloniale restante, beaucoup de petites villes coloniales ont été détruites soit par un tremblement de terre, soit par le feu, et franchement pour se perdre ici il fallait que les espagnols soient très avides d’or, vu que je suppose que ce n’était pas pour le paysage ni pour titiller les sommets, à moins que ce ne soit pour la végétation luxuriante, les érudits répondez-moi…

Bisous tout le monde

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4 réponses à J62 : La petite maison dans la prairie ou la force de la Cordillère…

  1. Ils ont pris l’or pour t’éviter, 5 siècles plus tard, d’avoir ta bicyclette encore plus chargée qu’elle ne l’est. Sympas ces Espagnols !
    Courage à toi Françoise !

    • Francoise dit :

      Si tu voyais ce qu’ils ont fait à Tunja, beauté à couper le souffle… alors tet je n’ai pas le poids de l’or à supporter mais je n’ai plus de souffle, ne loupe pas Tunja, c’est le plus beau de ce que j’ai vu jusqu’à présent, bisous

  2. Monica dit :

    Oui La Colombie a bien été allégée de son or par les envahisseurs qui pillent toutes les richesses du pays occupé comme d’hab. Donc, ne cherche pas l’or dans les rivières c’est fini et sois prudente, car selon le proverbe ( dans toutes les langues sur Wiki…) « es oro todo lo que reluceb  »
    Allez bon courage pour tout
    Ah oui j’ai imprimé en 13 X 18 la photo ou tu es au bord de la crevasse. Spectaculaire !
    Besos

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