Samedi 23 mars 2013
Bivouac au bord de la rivière sur la route 70 – Bivouac à Roterham
52km
Grand beau temps frais puis bon, vent à partir de 11 devenant très fort l’après-midi
Oui, le Pérou…
Mes camping-caristes m’avaient dit que leur heure de départ c’était 8 heures, moi je leur avais dit que la mienne c’était 9 heures, et bien ils ont retardé leur départ pour m’encourager et me photographier… Ils ne sont pas fous eux, ils vont aller pédaler en Hollande, parce que les cotes new-zélandaises c’est presque pire que les chiliennes…
Trois fois je dois m’arrêter pour donner de grands coups de pied dans la béquille car ma pédale cogne dessus…
Je pars le soleil n’est pas encore levé et c’est bien beau de dormir au bord d’une rivière mais c’est que le matin à froid il faut en sortir et ça monte sec et je vais en baver un max, en plus je sais que dans la première montée on me regarde et je n’aime pas ça… Je suis bientôt obligée de poser le pied par terre, j’ai l’impression que mon cœur va exploser, c’est très rare que ça me fasse ça et les steppes se succèdent durant deux heures… Mais je reprends le rythme.
A défaut de bâtons de ski pour soutenir mon vélo je me sers du panneau…
Trempée de sueur j’ai froid, je me change, fais sécher mon maillot le temps de me restaurer et repars. Le pire ici c’est que même dans les descentes ça monte, vrai de vrai et de plus comme dans mon topo (extrêmement précieux ce topo) le dénivelée est noté de manière extrêmement précis et bien tu sais d’avance que tu vas souffrir… Prochain périple : la Hollande…
Vers midi la température s’est bien radoucie, j’ai perdre de ‘altitude quand même, et repapates à l’air, ça c’est du bonheur.
En fait mon bonheur c’est du ciel bleu, de la chaleur, pas de vent et une petite route déserte dans la montagne… Qui a dit « mais ça c’est le diois » ?
Mais que j’aime, que j’aime cette petite route déserte…
Sur mon chemin un seul lodge, mais quel lodge…
Et quelle montagne…
Les rares fermes sont toutes très belles aussi…
Et la route, ça déchire…
Ici ce ne sont pas les lupins qui sont en fleur mais les pois de senteur…
Je ne sais si on fore pour trouver de l’eau ou du pétrole…
En tous cas toute l’agriculture est très motorisée.
Ces arbres argentés m’intriguent, est-ce leur couleur naturelle ou est-ce la sécheresse ?
Fin de la petite route, début d’une moyenne…
Arrivée à Waiau je m’offre un énorme sandwich tomate-poulet et du Fanta, et je repars et je me donne comme objectif de faire encore 10 km mais le vent est devenu furieux et je l’ai contre, dur, très dur, mais je fais mes imposés (en râlant quand même).
Je traverse un immense pont de près d’un kilomètre, comme tous les ponts sur cette petite route, une seule voie, un sens de priorité et c’est respecté, même la pov cyclo que je suis est respectée. Sur ce pont quand même deux refuges.
Tandis que j’écris les moutons à coté font des bruits bizarres… Presque aussi bizarres que cette montagne…
Arrive le moment de chercher un endroit où poser la tente, un peu dur. Un petit village, avec une école joliment illustrée…
Des bas-côtés d’herbe tondue. Je demande si je peux, on m’indique une aire de camping gratuite, je ne savais pas que ça existait ça. Je suis la seule, pas de toilette. De l’eau à mon avis non potable. Celle que j’ai pris aux toilettes de Wauau est pleine de sable, curieux, curieux, j’espère ne pas retomber malade.
Je monte ma tente extrêmement soigneusement, car ce vent qui vient de l’ouest, le ciel devenu laiteux et les températures douces je me méfie… Je mets même le troisième toit, d’ailleurs je vais voir si ça protège un peu plus l’avancée de la tente de l’humidité
J’ai toujours ce craquement bizarre sur mon vélo, comme si quelque chose frottait mais quand j’arrête de pédaler, plus de bruit, je ne sais d’où ça vient, la réparation du petit porte-bagage ? Une pédale ? Ou autre chose ? J’ai resserré l’attache du porte-sacoche guidon, seul point que je n‘ai pas vérifié hier, après je donne ma langue au chat mais c’est très énervant, si les spécialistes pouvaient m’aider…
Le soir arrivera un camping-car, je ne suis pas invitée… Et à la tombée de la nuit j’entends des français s’installer, j’irais les saluer demain.
Donc bonne journée, sauf le vent qui devient fou l’après-midi…
Question du jour : combien d’extrêmement dans cet article ?
Les chiffres :
52,32km
Vmoy : 10,8 km/h
Vmax : 41,5 km/h
Temps sur le vélo : 4h50’40’’
Bisous tout le monde