J8

Vendredi 28 janvier 2011

J’écris dans une posad a, dans mon duvet avec ma veste en duvet en attendant qu’il y ait de l’eau chaude, quand je suis arrivée il n’y avait pas d’eau du tout, du coup suis allée laver mon vélo au rio, l’eau était froide, ça plus le refroidissement de la descente sur un corps et des vêtements imbibés de transpiration et la sanction est immédiate. Alors ce matin départ plus tard que prévu, il n’est pas loin de 10 heures du matin, mais quand on est chouchoutée comme je l’ai été dans ma famille d’accueil, le moins que l’on puisse faire est de respecter leurs coutumes, donc attendre l’heure du lever, attendre l’heure du desayunar et manger même si votre estomac dit non, écrire enfin sur votre petit fanion, et ce après grandes réflexions ma bienfaitrice, nous écrivons donc : ciudado abuela ! Ciudadana universal…..

Et au départ son mari trouve que mon fanion attaché comme ça avec un extenseur cela ne fait pas sérieux, je lui explique qu’avec mon chargement ne peux utiliser le porte-fanion, qu’importe il le déplace. Au passage j’apprends un nouveau mot, facile celui-là : clef Allen se dit Allen… Et encore avant de partir faut que je téléphone à la mama de ma bienfaitrice, et à une amie, dire qui je suis, où je vais, je le fais de bonne grâce, ces gens m’ont tant donné. Me voilà donc partie, les renseignements sont dix kilomètres de montée, et après ça monte et ça descend. Le ciel s’est déjà couvert la température avoisine les 21 degrés, parfois quand le soleil perce elle frôle les 28 degrés, compte-tenu de l’ombre et de l’humidité il ne fait pas trop chaud, me couvre et me découvre, évidemment je pousse, les cotes en-dessous de 20% ils connaissent pas ici, l’endroit est plus peuplé et il y a des voitures ( surtout des camionnettes) et des mobylettes qui passent, quelques boutiques aussi au bord de la route, et oui, même une boutique de souvenirs… A un moment le brouillard m’envahit, c’est un peu impressionnant, mais il disparaît vite. La forme n’est pas encore tout à fait revenue (je crois que je suis allé très loin dans le malmenage de mon corps) mais quand même je souffre moins qu’hier. Je calcule dans ma tête qu’à la vitesse où je vais il va me falloir 3 ans pour atteindre Ushuaia, j’ai bien fait de refaire faire ma carte bancaire, vais peut-être devoir jongler avec les visas…) Après8km de poussage je décide de faire une pause déjeuner, j’achète la boisson de réhydratation recommandée par ma bienfaitrice et sors le pique-nique qu’elle m’a préparé, ce sont des galettes, j’ai oublié le nom, l’une de mais, l’autre de je sais pas quoi, je mange ce que je peux, pas beaucoup, mange du chocolat (ai ma technique pour le conserver sans qu’il fonde…) bois toute la bouteille de réhydratation, je sens qu’elle m’a fait beaucoup de bien, continue à pousser allègrement quand soudain de la civilisation : un écriteau bifurcation Caracas, Colonia Tovar. beaucoup de trafic et beaucoup de pollution sur la route que j’emprunte, déjà je regrette la jungle, la montagne (j’y suis encore pourtant), en fait ce que je regrette c’est la nature sauvage sans personne, ou des gens qui font corps avec cette nature, même si le prix à payer est très fort. La route qui descend cette fois-ci sur Colonia Tovar et qui est aussi la route de Victoria est striée dans le sens de la longueur, c’est à dire que vous empruntez une route descendante à forte déclivité avec une multitude de rails de chemins de fer, vous me suivez ? Non ? Tant pis… Colonia Tovar est une ancienne colonie allemande, assez surprenante car tout est resté en l’état, on se croit en Allemagne, je pense d’ailleurs que beaucoup de touriste allemands y viennent. A l’entrée un genre de contrôle et des prostitués travestis. Une fois dans la ville je regrette d’être venue là, je me dis que cela va être dur de trouver une posada abordable, impossible de bivouaquer, et je pense que l’accueil doit être différent. Bon je continue à faire comme je le fais depuis le début, m’arrête, demande mon chemin, demande si il y a une posada ou un hôtel pas cher, certains ne savent pas, puis d’autres me donnent une direction. J’ai mis mon guide dans une sacoche arrière inaccessible, donc vais me débrouiller sans, je finis par arriver à une posada, vais demander le prix : 200 bolivares, ouf c’est dans mes prix, surtout que depuis plusieurs jours je ne dépense plus rien. Le jeune homme à la réception me donne la clef de la chambre, me dit que pour l’eau il faut attendre une heure, moi qui voulais faire une lessive. Toutes mes affaires puent, l’humidité s’infiltre partout et comme les sacoches sont étanches… Pour le duvet j’ai trouvé une solution, je mets mes affaires de toilette dans le sac. Donc en arrivant dans la chambre je sors tout pour essayer d’aérer, et aussi je fais sécher la tente, je comprends les difficultés des cyclocosmos pour le séchage de tente. Puis jevais laver mon vélo. Alors pour le jeu du délestage, ça continue, là c’est du délestage automatique par perte ou oubli de choses, facile à trouver d’une part pour ceux qui me connaissent, d’autre part si vous lisez attentivement ce que j’écris, donc ce que j’ai fait. Mon système dans le duvet plus la veste en duvet sur un corps dépouillé de vêtements « mouillés de chaud » comme ils disent à Grenoble est efficace, ai les mains déparalysées…Suis en train de ne pas regretter mon chargement, tout me sert… Ce soir j’ aurais bien mangé un steak frites, mais je crois qu’ils ne proposent que de la choucroute.

Voilà désolée mes amis et mes enfants de vous avoir laissés sans nouvelle, mais j’étais au bout du monde…

Mon corps a vraiment souffert, le jeune, les efforts insensés, la turista, je vois que j’ai atrocement maigri, mais j’ai tellement grandi dans ma tête, et puis je sens que mon corps va reprendre le dessus, que je suis sur la bonne pente ( des pentes ici y en a, y a même que ça…) Et puis suis si heureuse, même si pour l’instant ne fais que des sauts de puce… Pour demain il y a deux routes qui vont à Victoria, elles sont toutes les deux aussi encombrées, je sens que cela ne va pas être forcement drôle, il y en a une plus pentue que l’autre, je vais prendre la moins pentue…Même si ce que j’en ai vu est atroce…

Vais voir si l’eau est chaude. Puis irai voir si connexion internet, puis irai manger en ville, et boire une bière, ici en Allemagne ça ne doit pas manquer. Au fait la posada est superbe, nickel-chrome de chez nickel-chrome, style allemand oblige… Elle est un peu en dehors de la route et elle donne coté montagne, magnifique, sauf que d’abord y avait pas d’eau et maintenant y a pas d’eau chaude…

Bisous toutes et tous, et à bientôt pour de nouvelles aventures…

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9 réponses à J8

  1. Cyril dit :

    J’ai corrigé l’onglet envoie de mail à tout le monde quand tu écris un nouvel article. Maintenant (j’ai vérifié) ça retrouve tout le monde aussi bien les personnes qui sont inscrites que les personnes qui ont posté des commentaire. Pour le moment cela fait 45 personnes…
    Repose toi bien, reprends bien des forces pour la suite de ton périple à travers l’Amérique du Sud.

  2. pierre dit :

    bonjour
    t’as passé le premier test, impressionant, bravo.
    moi j’ai revisé mon velo, tout pourri et rouillé et bloqué après les 6 mois au bord de mer, la roue arriere j’avais tout demonté pour nettoyer les roulements apres je me suis retrouve avec un tas de rondelles et trucs, au fait ca va ou tout ca, une quinzaine d’essais je remonte tout non je demonte de nouveau, ca y est ca tourne.

    avec la chaleur, bois du lait, des yaourts, 2-3 litres par jour . on trouve du lait en poudre ca se melange dans une bouteille d’1,5l froide tu remplis a moitie du mets le lait tu finis de remplir tu secoues tu rajoute de l’eau et du miel. le miel maison tu l’achetes en petite bouteille.
    aussi ils vendent des sirops en poudre genre tang, cest plein de sucre, tres bien avec la chaleur. et le coca, incontournable.
    rayon enfants ou bebes tu trouveras un genre de muesli ou melange de cereales.

    bonne route Pierre

    • Françoise dit :

      Merci Pierre, viens de passer le deuxième test : visite de Maracay (involontaire) sa banlieue sud, l’est, l’ouest, le nord, ses zones d’activités, ses zones industrielles… Suis toujours vivante…
      Bisous, courage pour ton vélo et fais attention de pas perdre les pi-ces, moi j’ai une pièce je sais pas à quoi ça sert ni d’où ça vient, je garde, on sait jamais…

  3. JANODOU dit :

    Comment on dit Indiana Jones au féminin ?
    Courage et hasta pronto !

  4. Anne Sophie dit :

    ça fait plaisir d’avoir de vos news!!!
    Prenez soin de vous! Courage
    bises de Lyon
    PS: N’avons point trouver d’articles du Dauphiné Libéré sur Françoise…

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