J113-J114 : premier vol, séjour à Ambato

 

De l’argent…beaucoup…les quelques dollars qui venaient de France et auxquels je ne touchais pas… Même quand j’avais faim au Venezuela… Je les gardais en cas de coup dur… Et puis les réserves que je m’étais faites ici… Car finalement les dollars c’est ce qu’il y a de mieux, au moins en Amérique du Sud… Toujours pour les coups durs…. Parce que l’on dira ce qu’on veut mais l’argent ça aide… Moi j’admire le couple qui a fait Paris-Jérusalem à pied en cassant leur carte bancaire et en vivant de ce que les gens leur donnaient, mais ils étaient deux et plus jeunes… J’avais caché un peu d’argent, mal, mais celui-là on n’y a pas touché… Le pire c’est que je crains que ma carte bancaire ait été dupliquée…

L’histoire commence par : je quitte Quito, plutôt je fuis Quito je ne m’y sens pas bien… Sur mon vélo je plane littéralement…Je pédale, pédale… Gravis un col à plus de 3500 mètres sans presque m’en rendre compte… L’ivresse des montagnes ?Le vélo qui marche super bien ? Heureuse d’avancer ? Je ne sais… Toujours est-il que je ne vois même pas la ville où je voulais m’arrêter et j’arrive très tard à la ville suivante, il est plus de 6 heures, la nuit tombe d’un coup à 6heures 20 ici…Il y a un hôtel dans un coin très pourave, je zappe, la Hosteria Cotopaxi me paraît chère, je zappe et reviens, je suis folle, je ne vais pas continuer de nuit… Et puis les draps seront doux et l’eau chaude. Je suis la seule dans l’hôtel, les propriétaires ne sont pas là, deux jeunes tiennent l’hôtel. Tout commence par une erreur dans la clef de sécurité de l’internet, le jeune ne sait plus, je ne peux avoir accès qu’à l’autre internet dans la salle à manger de l’hôtel. L’hôtel est constitué de tous petits immeubles d’un étage disposés le long d’une très grande cour. J’ai une chambre au fond, je dois négocier pour mettre mon vélo dans la chambre. Pour moi tout va bien, sauf les deux jeunes qui ont l’ait bien gentils mais totalement incompétents… Je me sens en confiance, vraiment je n’ai rien senti venir. Je n’aivpu le Cotopaxi, il pleuvait, j’ai bien redormi jusque 9 heures, et je me suis installée dans la salle à manger pour écrire, aller sur le net et surveiller le Cotopaxi. Jusque là tout va bien. Le soir je me fait gentiment jeter de la salle à manger par la jeune femme, il est 19 heures 30, elle tremble un peu, je crois que c’est parce que je l’ai mis en retard, ou qu’elle a un problème familial. L’après-midi elle a nettoyé ma chambre, a touché à mes affaires, a tout plié, les empêchant de sécher et je ne retrouve plus rien, je pense qu’elle a voulu bien faire et ne m’inquiète pas… Quand je demande la clef pour retourner dans ma chambre, elle me répond tout de suite sans chercher qu’elle ne l’a pas, cela aurait déjà du m’alerter. La clef est sur la porte de la chambre, la chambre est à plus de 50 mètres de la réception. Dans une chambre pas loin vivent des jeunes. Quand j’ai demandé le soir pour payer, elle m’a dit demain. Quand j’ai voulu payer j’ai bien vu que mon porte-monnaie avait été visité, avant je mettais peu, mais depuis que je n’ai pas eu sur moi de quoi payer à Quito je mets plus. Et de toute façon on a fait mes sacoches puisque le plastique étanche qui contenait la réserve de dollars (et 2 billets de 10 euros que l’on a pas voulu me changer) a été pris et que la carte bancaire n’est plus à la même place. Je n’ai même pas eu l’idée de vérifier mes sacoches quand j’ai vu que mon porte-monnaie avait été visité, ne l’ai fait que le lendemain soir et là j’ai vu l’étendue des dégâts… Seul l’argent caché n’a pas été pris, conclusion il faut cacher. Maintenant je cache et en petits morceaux mais comme j’oublie où j’ai caché ça complique les choses…

Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sens pas super bien en Equateur, j’ai du voir trop de belles choses en Colombie. Et puis je voudrais grimper, mais j’ai peur de « casser » l’émotion du Tungurahua. Après bien des tergiversations dans ma tête ça y est j’ai pris ma décision, je vais aller à Banos, faire un petit tour en Amazonie, histoire de faire un petit rappel de piqûres de moustiques et de palu puis remonter sur Cuenca, en espérant que la carte soit là, sinon je continue et prendrai un bus pour aller la chercher.

Hier j’ai beaucoup pleuré, rassurez-vous, aujourd’hui je ne pleure plus, juste ça me servira de leçon…

Je dors peu, à 6 heures je suis debout, et là devant ma fenêtre … Le Chimborazo, éclatant de pureté…

De plus près :

Bon vous m’avez assez vu, je mets mon chapeau

Le lendemain je vais à Ambato, je peux tchatter avec ma soeur, cela me fait du bien et elle s’occupe de tout, je prends le max d’argent (200 dollars) avant de bloquer la carte.

Pour me venger je me paye une bonne bière (ici elles font 600ml) et des frites et une salade d’avocat et j’écris ma rage, bon je vous la livre pas, mais ça m’a fait du bien…

Et puis je traîne dans Ambato, j’en vois un qui a aussi triste mine que moi

Je prends en photo un tag pour Monica car je sais qu’elle aime.

Des formes pour moi

A Ambato le dimanche il n’y a pas que la messe, il y a aussi du théatre

Hier soir j’ai encore eu droit au ciel flamboyant, le petit resto où j’avais déjà mangé était fermé, mais la femme m’a donné à manger, elle m’a raconté sa vie difficile, elle 30 ans, un enfant, le père de son enfant s’est mariée avec une autre qui avait plus d’argent, ne lui verse pas de pension, elle vit avec sa mère et son fils, travaille de 5h30 du matin 22 h 30, son restaurant marche bien, elle est souriante, la joie de vivre, on parle de choses de femmes, et de femmes seules, elle me raconte le volcan qui a explosé, le grondement, la poussière, la peur, les pierres rouges qui tombaient…

Quand je lis ce que j’ai écrit hier j’étais vraiment au fond du trou et là c’est fini, je reconnais que j’ai une force en moi qui me permet toujours derebondir.

Le « gobernacion » étant fermé le dimanche je suis resté aujourd’hui à Ambato, les démarches ici c’est pire qu’en France…

Allez hop demain en route vers l’Amazonie, je ne vais pas trop gaspiller mes globules vu que selon les renseignements pris évidemment ça monte et ça descend…

Bisous tout le monde

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8 réponses à J113-J114 : premier vol, séjour à Ambato

  1. Bonjour Françoise,
    Il est 6h du matin dans ma Picardie qui se réveille et tu dois être en train d’écrire.
    La machine est repartie et toi dessus. Quel bonheur n’est-ce pas ! Quelqu’un t’avait conseillé cette ville de Cuenca et j’avais prévu d’y passer car elle me semblait intéressante à voir à en croire les écrits lus par-ci, par là.
    Alors, bonne continuation et hasta pronto.
    Bises

    • Françoise dit :

      Mon projet : là je suis à Banos, au pied du Tuncungarhua qui s’est réveillé, j’en ai pris plein les yeux, au sens propres et au sens figuré, je vais ensuite faire un petit tour en Amazonie pour les moustiques, puis explorer un piste pour remonter dans la cordillère puis Cuenca qui est parait-il très belle
      Bisous à toi

  2. pol et véro jeuvoyageurs dit :

    CHI VA PIANO VA SANO…
    L’heure ne serait-elle arrivée du jour de repos tous les 3 jours?
    Des 3 nuits dans le même bourg.
    Et d’apprécier les spécialités amazoniennes, poissons cuits dans des feuilles sur la braise , etc.
    Le Lonely Planet donne de bonnes indications…
    Sur la Route de la Chine, en 1988, nouis traversions, à trois, la Roumanie: depuis le départ de Belgique Sergio nous assurait que la Roumanie regorgeait de voleurs. Nous ne fûmes pas volés, lui bien..!!!
    La fatigue apparaît, dans les signes de cyclothymie, de bien-que-sur-le-vélo-dans-la-fuite-en-avant,
    La Robe de Mariée, tissée dans la même matière, dans la fabrique de chapeaux « panama »historique de CUENCA t’attend dans uns dizaine de jours

    • Françoise dit :

      Bin aujourd’hui j’ai eu tous les bonheurs, je vais raconter… Là j’ai les yeux brulés par le volcan, mais ce n’est pas grave, demain je vais descendre en Amazonie. Le moral est revenu…
      Merci à tous les deux de me suivre et de tous vos conseils, jusqu’ici ils sont parfais… Là je vais inaugurer, je vais descendre en Amazonie et remonter par une piste, je vais voir…
      Bisous à tous les deux

  3. Marie-Do dit :

    c’est bon ils n’ont pas encore vidé ton compte…
    va voir tes mails j’ai besoin de + d’infos pour te faire envoyer ta CB
    Bisous

  4. Monica dit :

    Suis contente de te voir rebondir, et de savoir que ta route va te mener en Amazonie. Des territoires que tu vas découvrir, et plein de chapitres à écrire pour notre plus grand plaisir. Merci pour le tag génial.
    Roule bien, sois prudente.
    Besos

    • Françoise dit :

      Oué j’en ai pris plein les yeux aujourd’hui, voilà je suis réconciliée avec l’Equateur… Je vais raconter… Tu ne peux savoir Monica comme tes messages me sont précieux, bisous et merci

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