J115 : trop,trop, trop génial…Il s’est réveillé…

Mardi 17 mai 2011

Ambato – Banos 

Distance parcourue : 56,48 km
Vmoy : 11,7 km/h Vmax : 52,7 km/h
Température : minima : 18°, maxima : 36°
Dénivelée positif : 720 m
Dénivelée négatif : 1401 m
Heures sur le vélo : 4H49’34 »
Départ : 8 heures 00
Arrivée : 15 heures 30 à Banos, le temps que je fasse mes courses, que je me décide sur ce que je fais 16h30 dans la chambre

Résumé de l’article

  • Objectif : Banos
  • Conditions météorologiques : grand beau temps frais puis chaud puis vent glacial fort de face plus rafales puis à nouveau températures douces
  • Etat de santé : une pêche d’enfer

Particularités de la journée : trop, trop génial, le volcan Tungurahua qui fume, le Chimborazo enneigé qui étincèle, le Cotopaxi aussi, les jambes qui tournent sans effort, les cendres qui me piquent les yeux, je suis très impressionnée par le volcan.

OUI, trop, trop génial, il s’est réveillé, qui ? Le Tungurahua…

Toute la nuit les chiens aboient, je prête l’oreille, j’entends aussi quelques cris d’hommes, pas de grondement, le lit ne bouge pas, je me lève, passe la tête par la fenêtre, il n’y a pas de feu, je me recouche avec mes bouchons dans les oreilles.

Je me réveille à 6h30, un grand ciel bleu et le volcan Tunghurahua fume, je suis ravie…
Je suis vite prête, mes sacoches sont bouclées depuis hier.

 Après les salamalecs et les photos d’usage, après aussi que la voisine au courant de mes mésaventures m’ait donnée deux pommes, l’hôtelier m’a donné un masque, un vrai, un en mousse qui filtre les cendres (j’espère aussi les vapeurs toxiques), je pars. Deux routes mènent à Banos ( ah oui je précise que Banos est au pied du volcan Tungurahua), j’ai choisi celle que je voyais de ma fenêtre, je vais donc descendre dans le cratère (le éteint, pas celui du Tungurahua…), et bien sûr remonter. La route est excellente, une deux fois deux voies, et toujours la moitié d’une bande d’arrêt d’urgence qui fait une excellents piste cyclable quand elle n’est pas à moitié recouverte de cendres, la circulation est peu importante, il faut dire que pour aller là, il faut soit une bonne raison, soit être félée…

 Pour l’instant le vent m’est favorable et le panache de fumée ne se dirige pas vers moi, et alors là je vais avoir plein d’explosions (pas du volcan), non des explosions de beauté, de spectaculaire, d’incroyable comme ils disent ici : à droite, puis à ma gauche le volcan Tungurahua qui fume, fume, devant moi le Chimborazo grandiose, étincelant de blancheur,

derrière moi le Cotopaxi, lui aussi est blanc comme neige, à droite du Tungurahua, des crêtes enneigées.

 Dans ma tête plein plein de joie, de l’excitation aussi, sur ma tête un grand grand ciel bleu, dans mon cœur encore Tatia Imbabura. Et les jambes elles tournent, elles tournent, et le vélo il roule, il roule, ce n’est pas possible, je crois qu’au magasin de vélo ils ont du avoir pitié de moi et ils ont du installer une assistance électrique. Le temps est très agréable, j’ai un peu des chauds et froids, mais à 10 heures je peux me mettre en short et maillot bleu informe mais si doux… Pas de pause de 10 heures, je ne sais pas ce que j’ai mais je monte sans difficultés, je descends aussi. Deux fois je vais me tromper de route, mais je vais m’en apercevoir rapidement ( 10 mètres plus loin), je n’arrête pas de m’arrêter pour prendre ce volcan en photo.

 Je fais trois bêtises, lors d’une prise de photo je laisse tomber le vélo, j’amortis sa chute, me fais un peu mal à l’épaule, pas grave, le vélo n’a rien, j’ai super amorti. Je m’arrête sur le bord du vieux cratère pour jeter le bois de la clef d’une chambre d’hôtel que j’ai emportée par mégarde, je jette en même temps mon précieux petit mouchoir en tissu, pour une fois il y a une rambarde de sécurité et elle est très haute, au risque de me déchirer un muscle je l’enjambe, récupère mon mouchoir, ai encore plus de mal à réenjamber dans l’autre sens mais ça passe, sans casse. Troisième bêtise, en sortant mon appareil photo d’une poche je fais tomber deux billets de 20 dollars, ouf le vent ne les emporte pas. Il faut dire que j’ai fait un système de planque que même moi je m’y perds… Vraiment cette route est trop géniale, facile et spectaculaire, les bats-cotés sont quand même plein de cendres et le volcan est très très… volcan.

Devant moi un camion d’herbe a un problème, il a signalé son arrêt par une branche d’arbre (au Vénézuela et en Colombie ils ont la même technique), il redémarre. J’ai une idée je coupe (difficilement, même avec mon opinel) une branche, c’est de l’euclyptus, ça sent super bon, je la mets en travers sur mon vélo, ça marche, l’esprit humain est ainsi fait qu’il enregistre ainsi des choses à son insu, les bus prennent un peu plus de marge pour me doubler, en revanche ils me klaxonnent, ils peuvent klaxonner autant qu’ils veulent, tant qu’ils ne me touchent pas. Dés que je trouve un morceau de bande fluorescente rouge, je la rajoute à ma branche. Un conseil aux cyclotouristes, mettez un fanion de travers, je suis sûre que ça protège un peu. Je fais ma pause déjeuner à Pelileo. Je vais m’apercevoir que la route que j’ai prise fait presque 20 km de plus que l’autre, qu’importe elle était tellement chouette… L’après-midi sera plus dur physiquement, un vent glacial de face s’est levé, je dois me recouvrir. Dans une descente j’ai du mal à avancer tellement le vent m’est contraire. Le volcan m’impressionne, à un moment le panache de fumée est si fort que je crois qu’il va exploser, je repère un mur où m’abriter si explosion il y a , c’est vraiment impressionnant, je suis plus que subjuguée, c’est la première fois que je vis ça en direct.

 De temps en temps je me dis arrête de n’avoir d’yeux que pour le volcan, le reste aussi est superbe, je vais prendre en cachette une vielle indigène, quand je demande aux beaux indigènes revêtus de leur pantalon blanc immaculé et de leur poncho noir la permission de les prendre en photo, celle-ci m’est refusée, ils me diesnt que je n’ai qu’à prendre en photo le volcan, bon je prends…

Dans une petite ville, je ne sais plus laquelle, un école un peu bizarre…

Coincidence, c’est l’école de la fille des hôteliers, ils paient 200 dollars par mois, ce qui ici est beaucoup d’argent (c’est le salaire de l’employée de la restauratrice, d’hier, sans ancun avantage social, mais le salaire peut être deux fois moindre…

Je vais traverser un rio (avec un pont pas à gué comme au Vénézuela),

 il coule au fond d’une gorge d’orgues basaltiques,

 il a une couleur bronze superbe, et le vent force, force, force, m’obligeant parfois à mettre pied à terre, manquant une fois de m’envoyer valdinguer dans les cendres sur le bord de la route, ça y est, je suis au pied du volcan,

 le vent est très fort et fait voler les cendres, j’en ai plein les yeux, pourtant j’ai d’excellentes lunettes de protection, mais les cendres s’infiltrent partout, mes yeux me piquent très fort, je m’arrête plusieurs fois pour les frotter. A la sortie du pont je vais quand même devoir pousser pour sortir du rio.

J’arrive à Banos, tel que décrit par les autres cyclotouristes la ville n’est pas belle, et qui plus est, on dirait presque une ville morte, beaucoup de maisons et de commerces sont fermés. La ville est axée sur le tourisme (cascades, escalade, VTT, marches, et bien sûr les eaux thermales), ils ont inventés plein de trucs, les nacelles au-dessus du vide, là demain j’y vais, le saut à l’élastique, ça va pas non.

 Une ville touristique sans touriste qui n’a pas d’autre vie que le tourisme c’est bizarre. Je sui un peu déçue car on ne voit pas le Tungurahua, juste on prend son nuage toxique. J’hésite sur la conduite à tenir, 6 km avant banos, j’ai vu un écriteau pour une zone touristique avec une photo du Tungurahua, et puis après le pont le jeune qui fait sauter me dit que pour voir le volcan il faut monter à la montagne en face et que je peux y planter ma tente, il y a presque 800 mètres de dénivelée, pas ce soir. Et puis ils organisent des soirées devant le volcan, j’apprends aussi que si c’est couvert on ne voit rien, et c’est couvert, donc j’abandonne l’idée de monter là-haut ce soir, je trouve un hôtel très bien, il n’a qu’un mois d’existence, l’eau est chaude, c’est propre, évidemment la wifi annoncée ne va pas dans la chambre.

Ici les gens ont soit quitté la ville, soit passent leur vie le balai à la main, soit font comme si de rien n’était. Dans l’hôtel tout est calfeutré pour empêcher les cendres de rentrer. Je suis à peine sortie de la douche que j’entends deux grondements, vite je vais voir l’hôtelière, c’est normal, ce n’est pas grave. Elle me renseigne quand même sur la conduite à tenir en cas d’urgence, les sirènes vont hurler, suivre les flèches et me rendre au point d’évacuation le plus proche,

Selon elle le volcan ne va pas exploser cette nuit, je vais quand même préparer mon sac avec ce que j’ai de plus précieux…Je sympathise avec les hôteliers, je réponds à toutes leurs questions, du coup je ne peux écrire, et en ce moment à 20heures 30 je tombe de sommeil…

Je vais manger et j’écris, je vais aller mettre cela sur ma « pagina ».

Au passage merci mon frère pour les photos de toi au sommet du Chimborazo, les hôteliers te félicitent et sont ravis d’avoir pu l’admirer de près, moi mon petit Tatia Imbabura me suffit, celui-là je le garde dans mon cœur à vie…

Voilà superbe journée, le moral au zénith, les problèmes de vol oubliés, amis lecteurs mon compte en banque n’est pas vidé, juste je n’ai plus de carte bancaire et une réserve de dollars modérée, mais, mais j’ai quand même mes travellers chèques que j’ai planqués, d’ailleurs un conseil : j’ai trouvé une super planque, mais dois-je en trouver plusieurs, pour ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier ? Parce que mon projet c’est de continuer, là je peux tenir un mois, je continue puis je prends un bus pour aller chercher ma carte là où elle sera.

Le principal est que je sois réconciliée avec l’Equateur… Et les équatoriens… Merci pour cette belle journée…

 Bisous tout le monde

Un p’ti dernier pour la route ? De volcan en éruption bien sûr…

Tungurahua

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8 réponses à J115 : trop,trop, trop génial…Il s’est réveillé…

  1. Quelle belle récompense après tes mésaventures ! Dame Nature t’a gratifiée de la plus belle manière.
    C’est un récit et des images qui nous font du bien à nous aussi lecteurs car te voilà à nouveau plongée dans l’Aventure avec un grand A comme dans Amazonie.
    Bonne continuation Françoise et vite, on veut voir cette Amazonie.
    Besos

    • Françoise dit :

      Trop génial l’Amazonie, sauf que cette nuit attaque lors d’un bivouac dans une communauté, la pierre est passé à 10 ou 20 cm de ma tête, je l’ai prise dans le bras, rien de cassé, vol de mes deux gourdes, de ma ierviette abandonnée 1à mètres plus loin, je raconterai en détail, je suis à Macas, je vais remonter sur la Cordillère, j’espère que c’est la dernière mésaventure dans ce pays que je n’aime pas. On a le droit de ne pas aimer un pays. Trop de misère, trop de fracture sociale. Des villes sales pas belles. Voilà le problème d’aller avant en Colombie, la Colombie est un pays merveilleux, pas seulement pour ses paysages, tout le reste fascinant, et la pluie ça faisait presque partie du bonheur… Je te conseille de modifier ton itinéraire et de terminer par la Colombie…
      Bisous

  2. Enzo dit :

    Hola ma poule,

    Profite bien de l’Equateur, prend le temps de le découvrir et surtout continue à faire confiance à ses habitants qui sont pour moi les plus accueillants de toute l’AL.

    Que te vaya bien !

    • Françoise dit :

      Et bien ça va être dur, deuxième attaque, physique cette fois-ci, zon intérêt à s’arrêter…
      Ta carte est inexacte mais m’aide quand même, avec les deux je m’en sors… Dites-moi comment est la Panam après Cuenca, de la circulation ou pas ? Car si il y a de la circulation moi je prends des chemins de traverse quitte à me faire trucider lors des bivouacs, oui ça m’arrangerait de savoir où vous avez dormi, ce soir je suis à Macas, j’ai vu que vous êtes passé à Banos mais en sens inverse du mien… Malgrè l’attaque je ne regrette rien j’ai fait une super route qui ne restera pas longtemps super, dés qu’ils auront refait le pont je pense qu’elle ne sera plus àusage exclusif des cyclos…
      Bisous à vous deux

  3. Pol et Véro jeuvoyageurs... dit :

    ASCENSION de Mendez à Cuenca….A la même époque que nous., autre couple belge pédalant. Toutes leurss « impressions » sur le blog des cyclocosmos ( étape de 26/10/2007. Etions à Mendez pour une belle ex^périence: ouverture des bureaux électoraux et afflux des campesinos de tous les hameaux pour exercer leur devoir citoyen.

    • Françoise dit :

      Merci Verocyclette, je les trace depuis longtemps les cyclocosmos, quand je pense qu’ils ont failli mourir de chaud et que moi j’ai mis collant et polaire… Nous n’avons pas tout à fait le même itinéraire, ils sont descendus en Amazonie tout de suite après Quito puis sont remontés par Banos, moi j’ai fait le contraire, je vais faire comme vous, remonter à Cuenca en passant par Mendez, bisous à vous deux et après vous êtes passé où vous ?

  4. pierre dit :

    au fait pour le chili, le mieux cest en arrivant au chili daller dans une station service acheter les guides COPEC; bon tauras pas les hotels pas cher, mais ca il suffit daller a loffice de tourisme et de demander la notice pour les jeunes; ou de demander dans la rue aux passants;

    • Françoise dit :

      Merci du truc, pour les hôtels je regarde jamais les guides, je cherche moi-même, au passage je visite les villes…
      rappelle-moi ta date de départ, et attention l’Australie y a aussi des brigands…Bisous à toi

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