J116 : des cendres et descendre…

Mercredi 18 mai 2011

Banos – Pujo

Distance parcourue : 64,46 km
Vmoy : 13,3 km/h Vmax : 49,8 km/h
Température : minima : 21°, maxima : 33°
Dénivelée positif : 375 m
Dénivelée négatif : 1255 m
Heures sur le vélo : 4H50’50 »
Départ : 8 heures 25
Arrivée : vers15 heures 30

Résumé de l’article

  • Objectif : Puyo
  • Conditions météorologiques : couvert, rares rayons de soleil, température agréable
  • Etat de santé : moins en forme

Particularités de la journée :  ça descend plus que ça ne monte, paysage merveilleux, vallée encaissée, des cascades, des tunnels, des cendres partout sur les arbres, sur le vélo, dans les yeux… Une vallée touristique sans touriste, je me paie un petit tour de nacelle…

Ce matin le volcan fume très fort, mon vélo est recouvert de cendres.

A l’hôtel ils ont tout calfeutré

Je n’ai pas assez dormi, ayant voulu mettre mon article et photos sur le net.

Avant de partir je passe à la poste envoyer le papier de déclaration de vol à ma sœur, je voulais aussi demander les coordonnées de la banque, mais elle est encore fermée.

La route peu fréquentée traverse une vallée très encaissée, j’adore, sauf que le ciel couvert lui donne un air triste. Bientôt je vais comprendre que le ciel couvert c’est la fumée du volcan, des cendres extrêmement fines me fouettent le visage, fouetter n’est pas le terme, c’est la première fois que je ressens ça, ce n’est ni le picotement du sable, ni celui du grésil ou de la neige, ni la poussière, non c’est très particulier, presque un effleurement. Ces cendres s’infiltrent partout et surtout dans mes yeux qui me piquent très fort (ce soir j’ai encore mal, mais je l’ai bien cherché…).

Personne ne mettant son masque je fais de même mais pense que ces cendres de la taille d’une tête d’épingle doivent bien pénétrer dans les poumons et y faire autant de mal que l’amiante. Je ne suis pas inquiète pour moi, deux jours d’exposition ne vont pas me tuer, non je pense aux gens qui sont exposés tous les jours et à cette vallée touristique qui est morte.

La végétation est vert cendrée, au sens propre et au sens figuré. Les cascades abondent, d’ailleurs cette route s’appelle la route des cascades, et les attractions touristiques aussi sont nombreuses, ne manquent que les touristes, je vais quand même en rencontrer quatre en VTT. Ceux qui sont restés à Banos et ses environs espèrent que les touristes vont revenir, mais qui va aller s’exposer pendant huit jours à des cendres et vapeurs toxiques et faire des sports de plein air, histoire d’en respirer de grandes gorgées ?

 Moi je vais me payer un petit coup de frisson dans une nacelle qui plonge dans le vide pour aller effleurer une superbe cascade, je suis seule dans la nacelle,

 au début ça va lentement c’est bien, puis le conducteur (qui n’est pas dans la nacelle) s’amuse à donner des à coups, j’aime moins, n’ayant qu’une confiance très modérée dans le matériel utilisé,

allez j’ai mon petit coup de sensation forte, je suis contente…

Y a pas que les sensations fortes, il y a aussi la vue

Cette route pourrait aussi s’appeler la route des tunnels, le premier n’est pas très long, je m’équipe ( lumière avant blanche clignotante, lumière rouge arrière clignotante, bracelet réfléchissant cheville et bras), une fois sortie de ce tunnel je me déséquipe, arrive alors un deuxième tunnel, j’ai la flemme de me rééquiper, mais quand je vois sa longueur (près d’un kilomètre), je me rééquipe, je fais bien, ce tunnel est sombre, humide et très pollué, le troisième tunnel c’est la douche, mais la vraie douche pas juste trois gouttes, le quatrième sera montant,tous les autres seront descendant, un dernier sera contourné par une petite route surplombant les gorges, cette vallée a du être magnifique, là elle est plutôt sinistre. A Banos ils balaient la cendre, dans un petit village ils arrosent (à mon avis c’est mieux). Le nuage toxique va m’accompagner pendant 30 km…

Quand même ça s’appelle la route des casacades, alors en voici quelsques unes

Des cacades j’en ai vu un max, alors vous aussi

Il y a des cascades parce que ça plonge

La route descend beaucoup, dans les montées je peine un peu, je n’ai pas la pêche des jours précédents.

Je ne mange jusqu’à ma pause déjeuner à 12h45, la dernière heure je sens qu’il manque du carburant… En revanche je gère bien l’hydratation. Vers 10h30 je me mets en short et pour moi c’est un vrai bonheur.

Je me fais attaquer par deux chiens, çà c’est fréquent et en général maintenant ils me craignent sauf que là un va mordre ma roue arrière et il y a ses traces…

Le rio à l’arrivée en Amazonie est majestueux.

 Comme en Colombie les gens des régions chaudes sont très différents de ceux des régions froides, plus exubérants, ils se couchent plus tard, font plus de bruit.

Je vais traverser en long et en large la ville de Puyo à la recherche d’un hôtel pas cher et bien… je descends au bord du rio, c’est sympa, à mon avis ça vaudrait le coup d’explorer et qui sait trouver un endroit où bivouaquer, mais moi j’ai un impératif, c’est le nettoyage de mon vélo, je ne peux le laisser dans cet état. J’ai repéré une station de nettoyage, une fois mes bagages déchargés dans la chambre d’hôtel je m’y précipite, après un nettoyage à l’eau je m’attaque à la chaine et aux pignons avec le produit miracle, et bien il n’est pas si miracle que ça, peut-être l’ai-je trop dilué, j’ai du mal à enlever le cambouis, je finis par y arriver, j’huile un peu, j’essaie, une fois le tanguage passé je m’amuse à grimper les cotes, c’est trop génial, une vraie fusée. Je sens qu’un de ces jours je vais me payer un petit col à vide rien que pour le fun…

En attendant mon vélo a un nouveau look

A Puyo je vais voir les enfants d’une école chrétienne défiler tous habillés en petits anges (moi aussi je me souviens d’une procession dans un char et j’étais en ange), parmi les anges il y a d’autres déguisements style, je sais plus comment il s’appelle celui qui envoie des fils d’araignée pour délivrer tout le monde, la fanfare est là aussi. Le soir dans la rue un prédicateur va nous faire sa litanie pendant plus d’une heure. Ici il n’y a pas d’indigènes, même si tous ont le type. Ce qui me gène dans la montagne c’est que je sens qu’il y a deux mondes et que les indigènes qui descendent à la ville sont dans la misère, les autres pas ou du moins pas de la même manière. En Colombie jamais je n’ai vu cela. J’ai beaucoup de mal avec l’Equateur, peut-être est-ce mon passage en Colombie, pourtant tout est loin d’être rose là-bas. Les équatoriens avec qui j’ai essayé de parler des communautés quetchuas, c’est simple, ils ne connaissent pas, ne savent pas que cela existe, je comprends mieux maintenant pourquoi ces communautés sont si repliées sur elle-même, en fait elles se protègent et au travers de ces communautés c’est une dignité retrouvée. Cette fracture qui existe en Equateur me gène…

Bisous tout le monde

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Une réponse à J116 : des cendres et descendre…

  1. Hola Françoise,
    Merci de cette visite touristique et … ethnique..
    Courage à toi et plein de bises !

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