J117 : Amazonie enchantée…

Jeudi 19 mai 2011

Pujo – Communauté à mi-chemin entre Pujo et Macas

Distance parcourue : 64,36 km
Vmoy : 13,1 km/h Vmax : 48,3 km/h
Température : minima : 22°, maxima : 27°
Dénivelée positif : 525 m
Dénivelée négatif : 758 m
Heures sur le vélo : 4H53’11 »
Départ : 8 heures 25
Arrivée : vers 15 heures 30

Résumé de l’article

  • Objectif : à mi-chemin Puyo-Macas
  • Conditions météorologiques : couvert, température douce, puis sensation de frais, un peu de brume, une bruine qui ne va pas durer longtemps

Particularités de la journée : surprise, je m’attendais àune longue ligne droite monotone au milieu de vert, ce sera une route qui serpente entre les collines, qui monte, descend, une route style petit billard et déserte, le paysage est magnifique, les maisons ont du caractère, bref je suis enchantée.

Je sors sans difficultés de Puyo, m’engage sur la toute qui mène à Macas, j’ai lu que pour y parvenir il y a un pont que seuls les véhicules légers peuvent emprunter, il y a donc deux lignes de bus, une de chaque coté du pont, ceci va peut-être expliquer cela…

A partir du moment où j’ai décidé d’aller à Banos, j’avais le choix entre rebrousser chemin et rejoindre la Panam, où descendre en Amazonie, puis remonter dans la Cordillère, soit au niveau de Macas, soit avant. Je choisis d’aller faire un tour en Amazonie.

Je m’attendais à une longue ligne droite monotone, avec du vert à gauche et du vert à droite.

Et bien non…

Je vais vivre une journée enchantée…

La route un vrai billard sauf lors des passages de faille géologique,

là quoique l’on fasse la route s’effondre, au mieux il y a juste une marche à franchir, le plus souvent en plus de la marche la route fait place à une mauvais piste, au pire le rio a choisi de s’y engoufrer ou les trous sont remplis d’eau.
Des fois il n’y a pas que la route qui s’effondre…

La route est déserte, la route est pour moi toute seule, allez pour être honnête il y a peut-être un véhicule toutes les vingt minutes, je vais ainsi voir passer le marchand de poissons, le marchand de glace, une patrouille de police, le diseur de parole évangélique, quelques bus, quelques voitures, de rares camions. La route est à moi.

Aucun village, quelques communautés, qui sont indiquées avec leur nom et le kilométrage.

La route serpente entre des collines, elle n’est ni plate, ni droite, je vais monter et descendre.

La végétation est très différente de la végétation tropicale, le vert est moins fluo, je vais voir de magnifiques orchidées sauvages, et bien sûr il y a de l’eau,

des petits rios, des étangs, la brume s’échappe de la végétation, bref c’est somptueux.

Les maisons ici sont très différentes de ce que j’ai vu jusqu’à présent en Equateur,

soit elles sont en bois de la petite cabane à la maison presque somptueuse, soit en dur, mais alors peintes de couleur vive, le bleu et jaune dominent,

 et quand elles sont en parping brut, même là elles ressemblent à quelque chose, elles ont un toit, des fenêtres et pas de la ferraille qui sort comme pour percer le ciel. L’habitat est très dispersé et je subodore que si je m’enfonçais dans la jungle il y aurait d’autres maisons.

Ici ils travaillent le bois et la canne à sucre (enfin ce que j’en ai vu).

Parfois le long de la route de tous petits enfant le plus souvent par deux ou trois mais aussi seuls. Je suppose que comme chez les quetchuas les petits enfants sont libres dans la nature et tous veillent sur eux.

Les nuages sont très bas, je crains de prendre la pluie, je ne connais pas le climat d’ici, j’ai lu que la saison des pluies c’est en juin-juillet-août (on me dira que c’est enfévrier et en août), je suppose que ça ne commence pas le 1er juin pour se terminer le 31 août, et avec ma chance habituelle je sens que la saison des pluies va se déclarer plus tôt, je ne sais pas non plus comment sont ces pluie, fines ? Style averse tropicale ? Nocturnes, diurnes, bref je ne sais rien, je repère quand même quelques rares abris, et puis maintenant je sais qu’avec ma cape de pluie je peux me faire un abri… Parfois la route est mouillée, donc je suppose qu’il a plu, je ne vais prendre qu’une pluie fine et pas longtemps, pas besoin de sauve qui peut général…

Je me sens vraiment seule, en paix et savoure cette quiétude et le silence…

Parfois cette nature que je sens aussi puissante que La Cordillera serait presque, je dis presque car vraiment j’apprécie… presque angoissante. J’entends, je vois les oiseaux, je vais croiser une chenille qui fait bien 15 cm de long et qui a les pattes fluo. Je me sens en grande sécurité, je pense que les communautés d’Amazonie sont un peu comme celles des quetchas et donc discrètement mais avec efficacité veillent sur moi.

Comme au Venezuela et en Colombie, beucoup de panneaux sur le bord de la route recommandent de préserver la nature, sur l’un d’entre eux, un guépard ou un puma ou un truc comme ça, moi les vaches, les taureaux et les chiens me suffisent…

Là il y a deux vaches, une pour Jacques et une pour Brigitte…

C’est peut-être pour se préserver des bêtes sauvages que les maisons sont posées sur d’énormes pierres et qu’il y a des miradors…

Allez je n’en ai rien à faire des bêtes sauvages, moi je savoure le silence, la paix et la quiétude, pas de camions vrombissants, pas de bus qui vous culbutent, pas de voiture qui vous klaxonne, pas de radio qui hurle à tue-tête, pas de télévision bêtifiante.

Vers 12h45 je vois un petit restau, je m’arrête d’abord j’ai faim depuis déjà un bon moment, ensuite je pressens que je vais devoir attendre longtemps avant d’en voir un autre, effectivement dans la même communauté il y en a un autre et puis plus rien, je vais manger une cuisse de poulet, du riz, des lentilles, un verre de limonade faite maison, une banane que je quémande pour un dollar cinquante.

Depuis le départ je pressens qu’il n’y ni village ni petite ville avant Macas et que je vais devoir bivouaquer. Je voudrais faire 70 km pour faire un peu plus que la moitié du chemin qui mène à Macas.

Au kilomètre 64 il y a une communauté un peu plus grande que les autres, il y a un minuscule restaurant. Je suis sûre qu’il n’y a plus rien avant de longs kilomètres, je demande si je peux mettre ma tente, pas de problème. Je demande si il va pleuvoir cette nuit, oui beaucoup, je demande si il ya aun endroit abrité, on m’indique le préau qui sert à tout. Comme d’habitude c’est toujours un peu difficile de bivouaquer dans un village, il y a ceux qui jouent au ballon, les enfants très envahissants,

 puis des jeunes qui viennent mettre la musique à fond les manettes, là je crains le pire, je me dis que si ça dure la moitié de la nuit, même avec des bouchons dans les oreilles cela risque d’être très dur, et puis non ça dure juste une demi-heure. J’ai satisfait à la curiosité des enfants, j’ai visité leur école. J’ai quémander de l’eau à une maison voisine, j’ai très envie de me doucher, suis hyper poisseuse de sueur, toujours le même problème, température inférieure à 25 ° je dois me couvrir, ce qui ne m’empêche pas de transpirer à fond dans les montées.

Je vais inaugurer une nouvelle forme de douche, je repousse matelas et duvet, mets ma serviette par terre et me douche avec ma gourde, c’est efficace, je me dépoisse. J’écris un peu sur mon ordinateur, quand les enfants viennent me chercher, je ments, je dis que je me repose.

A 18 heures 30, je vais manger dans le minuscule restaurant, j’emporte avec moi ce que j’ai de plus précieux, passeport, travellers chèques, ordi appareil photos, les dollars sont cachés je dirais pas où, même sous la torture… Dans la tente j’ai tout bouclé et surtout tout rentré sauf… les gourdes… ça a de l’importance pour la suite…

Allez je vais essayer de suivre quelques conseils, non de prudence, mais de relativisation

Bisous tout le monde

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8 réponses à J117 : Amazonie enchantée…

  1. Jean dit :

    Attention à la Datura : Jolie fleur mais extrêmement toxique, les indiens d’Equateur et d’Amazonie l’utilisent pour en faire du poison …
    Symptômes :
    – sécheresse de la bouche, diminution des sécrétions
    – troubles visuels, dilatation des pupilles
    – élévation du rythme cardiaque
    – faiblesse musculaire
    – Troubles du comportement
    – Hallucinations visuelles et auditives
    – Crises d’angoisse
    – Paroles incohérentes
    – Amnésie totale ou partielle
    Le retour à la normale demande plusieurs jours.

  2. Marie-Do dit :

    eu le LCL au tél ce matin, c’est très compliqué pour t’envoyer une nouvelle CB t’ai envoyé un mail.

  3. Monica dit :

    Seule, au cœur de la forêt amazonienne, c’est très impressionnant ! Tu changes vraiment d’ambiance. J’espère que la population sera plus accueillante. Prudence.
    Besos

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