J197 : les adieux… Danger, entrée dans une zone de très haute altitude…

Vendredi 5 août 2011

Conococha – Puenta Santa Rosa
Distance parcourue : 30, 19 km
Vmoy : 9,4 km/h Vmax : 46,8 km/h
Température : minima : 15°, maxima : 27°
Dénivelée positif : ? Mon compteur déraille au-dessu de 4000, à 4900 je te dis pas
Dénivelée négatif : ?
Heures sur le vélo : 3H11’11 »
Départ : 10 h 10
Arrivée : vers 15 heures 30

Résumé de la journée

  • Conditions météorologiques : beau, froid en très haute altitude
  • Objectif : avancer, trouver un endroit où dormir
  • Etat de santé : douleurs abdominales, diarrhée
  • Particularités de la journée : des adieux émouvants, entrée dans une zone de très haute altitude ( 5000 mètres), surprise la route est goudronnée…

Article écrit très en décalé, alors les points forts :

x- Un bivouac d’enfer…

Que fait-on dans un si grand espace ? On s’étale…

Il a fait moins cinq cette nuit dans les tentes… Petite, petite, la tente se sent si petite… Alors jalousement elle garde son coin de givre…

Il y a vraiment des choses étranges qui traînent par ici…

Le matin chacun vaque à ses occupations, pendant qu’un donne à manger aux canards, qu’une regarde béatement la Cordillère Blanche, l’autre paresse dans son duvet…

Le petit déjeuner sera somptueux… Merci Anne et André…

x- Les adieux…

Anne et André s’en vont chacun vers leur destin…

Adieu, monsieur le tourdumondiste, je le répète, un grand, un très grand monsieur… Et Anne, une fille d’enfer…

Remontée à la route, remontée au village, puis descente de 80km sur la cote, Anne chute à grande vitesse, les cornes de son vélo explosent, des plaies, des bosses, rien de cassé, un buen suerte… Lima, vendre un vélo, chercher un carton pour l’autre… L’avion, Paris… Où je suis, là, ailleurs ? En tous cas toujours dans mon coeur…

Bientôt ils ne seront plus que deux petits points…

Ils vont disparaître, et rester présents à la fois…

x- Une entrée en zone de très haute altitude, je ne le savais pas, ce jour je vais passer à 4900 mètres…

x- Une route goudronnée d’enfer, je ne le savais pas…

x- La cordillère Blanche ne veut pas me quitter, je ne la quitterai que pour en retrouver une autre et monter aussi haut que le glacier, je ne le savais pas…

La beauté du paysage m’arrache encore des larmes… Bref je n’arrête pas de pleurer…

Me voici à nouveau obligée de revêtir ma combinaison de cosmonaute…

J’ai le ventre qui me tortille et de la diarhée, oui ce n’est pas poétique mais c’est la réalité des choses, mais pas de fièvre…

La route monte plus que prévu, j’arrive à une bifurcation, selon ma carte ma route est à droite, mais mon instinct il me dit que c’est à gauche… Mon instinct il se trompe rarement…

J’y vais, je gravis bien la cote, et puis là-haut j’ai un doute, bien sûr pas de véhicule à qui demander. Je vois un homme à un endroit entouré de hauts grillage, en fait c’est un ingénieur de la route, et je vais tout savoir… La route est neuve, elle date de deux ans, au kilomètre 71 je dois bifurquer à droite, ne pas aller à Antamina, mine d’uranium et d’or… Tout s’explique… Là je suis en train de passer à 4900 m, puis la route va redescendre puis remonter, redescendre et passer un col à 5000, oh là, là, c’est une première pour mon vélo… Tous les renseignements donnés s’avéreront rigoureusement exacts…

x- La descente est superbe…

La route aussi est superbe…

Mais n’est pas dénuée de danger…

Dangers de toutes sortes…

Quand la route se mettra à remonter, j’ai chaud, je suis très fatiguée, je cherche un endroit où poser ma tente, un hameau de deux ou trois maisons m’accueille, hameau sans nom, juste le nom du pont : Puente Santa Rosa…

Je répondrai à toutes les questions du petit garçon, il habite Lima, est venu passer ses vacances chez sa grand-mère… Tous partent à Lima chercher une vie meilleure, dans vingt ans la montagne sera vide… Et qu’est-ce qu’il y a comme animaux en France, et il y a des vaches et des poulets ? Allez donc expliquer à un petit garçon que oui il y a des poulets, mais ça fait longtemps qu’ils ne courent plus autour de la maison… Sauf chez Yvonne qui s’est demandé pourquoi tous les trois jours une poule disparaissait… Yvonne est aussi mauvaise fermière que moi… Pour le renard elle savait pas… En Equateur dans ma communauté quetchuase les poules dormaient dans un arbre, le renard venait et attendait, des fois une tombait…

Les cochons vont attaquer les piquets de ma tente, je me sens si fatiguée que je n’ai pas le courage d’écrire, à 17 heures je mange et dodo… Quand j’y repense je devais encore avoir de la fièvre…

Bisous tout le monde…

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