J201 : monte encore et monte donc…

Mardi 9 août 2011

Bivouac au bord du rio après un petit village dont j’ai oublié le nom et qui n’existe pas sur ma carte –  Chavinillo, village à 4800 mètres d’altitude

Distance parcourue : 35,87 km
Vmoy : 8,5 km/h Vmax : 35,6km/h
Température : minima : 12°, maxima : 31° (au passage je signale que les températures maxima sont celles indiquées au compteur, à mon avis le soleil tape dessus, ce ne sont pas les températures ressenties car quand le vent glacial de la Cordeillère souffle… Par ailleurs j’ai noté à Quito lorsque la température était affichée sur les panneaux publicitaires que mon compteur marquait 10° de plus…
Dénivelée positif : mon altimètre du compteur vélo déraille…
Dénivelée négatif : 212 m
Heures sur le vélo : 4H15’41 »
Départ : 9 heures 30, oué j’ai attendu le soleil
Arrivée : vers 16 heures 30

Résumé de la journée

    • Conditions météorologiques : couvert avant le départ puis soleil, tiède le matin, vent froid l’après-midi, soirée glaciale
    • Objectif : avancer, trouver un endroit où dormir
    • Etat de santé : bon
    • Particularités de la journée : ça monte, ça monte, ça monte, petite route de montagne comme je les adore, circulation rare, route qui devient piste mais piste praticable, paysage moins spectaculaire mais toujours aussi beau, vélo et cycloabuelafluo fonctionnent bien, je remonte à 4800m et j’y dors, à l’hôtel cette fois-ci

Le bivouac malgré la garde du chien ne fut pas d’enfer, j’ai refait le cauchemar que l’on me volait mon vélo et je m’accrochais à la tente pour le retenir, je me suis réveillée dehors un caillou à la main, oui les cailloux je les mets dedans maintenant pour me défendre… Mon vélo était tranquille et personne, les étoiles brillaient et la lune scintillait, du coup j’ai rajouté un extenseur pour le fixer à la tente, je vais suivre le conseil de Daniel et l’attacher à la tente, même si ça ne sert à rien, ça surprend l’adversaire et me laisse le temps de réagir. J’ai eu un peu froid cette nuit car vu la température plus clémente au bord du rio je n’avais pas fermé mon duvet et 10° sans le duvet ce n’est pas chaud.

Comme d’habitude je me réveille au lever du jour, je paresse dans la tiédeur de mon duvet, je sors faire mes besoins naturels et surprise tout est couvert, je reparesse un peu dans le duvet et ne me presse pas, surprise à 8 heures 30 le soleil donne sur la tente et tout est dégagé, je m’active et laisse à la tente le temps de sécher d’où un départ un peu tardif. Je charge mon vélo en pensant être obligée de décharger dans le chemin sablonneux pour sortir du rio, et bien non je vais passer, juste, mais je vais passer.

La route toujours aussi quasi déserte et toujours pista donc route goudronnée est étroite, une vraie petite route de montagne comme je les adore. Elle va d’abord remonter le rio tranquillement (rio que j’ai descendu hier, mais entretemps je suis remontée dans la montagne pour passer par un village pas par fantaisie, juste parce que la route passe par là, puis j’ai tout redescendu, traversé le rio grâce à un pont, oué c’aurait pu être à gué), et je remonte de l’autre coté.

Sur environ 5 km, puis par « zones critiques »

la route se transforme en piste, donc la pista disparait… J’en vois là qui ne comprennent plus rien, pas grave, quoiqu’il en soit la piste (donc pas goudronnée et pas pista) est excellente et la pente fait qu’elle est roulable et je ne dérape pas. A chaque coup de pédale je me félicite d’avoir empruntée cette route, elle est vraiment géniale.

Puis la route-piste va s’écarter du rio et grimper dans la montagne, vu de haut le rio prend une couleur vert émeraude.

Je vais traverser de très rares petits hameaux dont la plupart sont délaissés ou habités par une seule famille, la vie est trop rude ici et les jeunes veulent autre chose. Les enfants que j’ai rencontrés ces derniers jours étaient en vacances chez leurs grand-parents, les parents ont émigré à Lima. La désertification de la montagne ici aussi est en route.

Il faut dire que des fois le soleil se lève très tard dans la montagne…

Les maisons non délaissées sont toutes ornées de bouquets de maïs qui sèchent à l’abri des souris…

Bien sûr j’ai droit à ma petite cascade…

 

Là je ne sais ce que c’est, des poulaillers ? Des maisons pour les cuyes (les cochons d’inde) ?

J’ai envie de m’arrêter et de manger et je ne sais pourquoi je repousse, trois maisons, des ouvriers de la route que j’ai délà rencontrés hier et qui me reconnaissent, ça y est je commence à être connue, l’avantage d’être dans une zone peu peuplée et d’aller lentement… Je rachète des galettes salées, l’épicerie n’a que ça : des galettes salées, des sucrées et quelques sodas, mais elle me dit qu’à 5 minutes il y a tout. Les cinq minutes feront une demi-heure et il y aura même deux restaurants…

A 13 heures je reprends la route qui continue à grimper, qui devient très aérienne, sans parapet bien sûr et aussi qui devient piste donc plus pista, le vent s’est levé comme tous les après-midi et parfois souffle si fort que je me tiens sur le coté gauche (coté montagne) de la route.

Les rares engins motorisés circulent au klaxon, d’ailleurs c’est obligatoire, sauf que moi mon klaxon chien nul ne l’entend. Oui la route est si étroite et si sinueuse que ce n’est pas possible de faire autrement.

Moi je me régale car malgré mon vélo que je continue à surcharger je pédale bien et de sentir qu’on est en forme c’est agréable… Faut dire que mon usine à globules rouges je l’ai faite turbiner un max ces derniers jours, entre les sommets à plus de 5500, les cols à plus de 5000, les bivouacs à 4800m et redescendre et remonter, là l’usine elle a pas le choix, cadence accélérée nuit et jour…Faut juste espérer qu’il n’y ait pas de mouvement de grève… Y en a qui disent que c’est de la triche ? Bon qu’ils fassent comme moi et après on en reparlera…

Je vois un grand village en face de moi

Je suis sûre que c’est là que je vais, je suis sûre qu’il faut descendre pour traverser un rio et remonter, et bien oui. Je me caille, me recouvre, dans la montée qui est plein ouest j’attrape un coup de chaud. Je regrette d’avoir mis le viaduc de Millau (que vous avez tous reconnu sur ma bannière) dans la partie gauche de ma toile, oui avec quelques formes voluptueuses et des couleurs chaudes il aurait pu me faire passer d’un bond de là où je suis à là où je vais…

Dans le village

(la photo c’est pour montrer à ma fille de quelle couleur je vais repeindre ma maison, je l’entends d’ici hurler et j’adore) donc dans le village il y a deux hôtels, le premier me propose une chambre sans fenêtre, dans le deuxième je suis la seule cliente, je choisis donc une chambre avec fenêtre à l’ouest donc plus chaude. La douche non privée, mais vu que j’ai tout l’hôtel pour moi ce n’est pas grave, est comme d’hab tiédasse avec mince filet d’eau et la salle de bains ultra froide, l’internet est ultra lent, le resto ultrabon et ultra pas cher, tout comme d’hab quoi. Ah oui le frère de l’hôtelière vend des vêtements j’ai trouvé un pantalon polaire gris et rose (un peu pattes d’éléphant, va falloir que j’arrange ça, enfin pour moins de 4 euros faut pas s’attendre au Pérou, oui facile, mais pas encore utilisé…) que je vais pouvoir mettre au-dessus des autres. Demain je vais repasser à 5000 puis beaucoup redescendre avant de beaucoup remonter, je crois que je m’arrêterai un jour à Huanuco si la ville est chaude et si l’endroit me plait et si il y a de l’internet rapide pour mettre quelques articles sur mon site.

Encore une bonne journée…

Bisous tout le monde

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4 réponses à J201 : monte encore et monte donc…

  1. hola Françoise, je commence ma chevauchée aujourd’hui 12 août. Grande dias por mi !
    Besos à ti y hasta pronto

    • Francoise dit :

      Hola Jean-luc, a donde vas ? Espero de saber como estas y como haces para dormir y para comer y para saber en que carretera vas, bref j’attends avec impatience de tes nouvelles, garde courage et sourire toujours, bisous et au fait si tu comprends rien a ce qu’ils racontent les venezueliens, c’est normal, parle avec les mains… Beso

  2. ARDUIN-BOREL Mylaine dit :

    Julien va être content de savoir comment tu le juge ce petit (‘qui a bien grandi).
    Toujours aussi belle ces montées, ces descentes, heureusement c’est toi qui te les « tape ».
    Allez continue, bisous.

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