Dimanche 10 mars 2012
Galvarino-Temuco
Kilométrage : 81,77 km (oui, j’ai dépassé mes limites, je le paie, douleurs à l’insertion des tendons deux genoux et hanches…)
Vmoy : 12 km/h, Vmax : 42,4 km/h
Heures sur le vélo : 6h45’41″, à ce petit jeu là ça y est je suis morte…
Température 15° à 36°, grande caillante le matin, beau temps chaud l’après-midi, vent glacial en début de soirée
Dénivelée : positif : 274m, négatif : 391m, ça y est j’ai dépassé le centre de la terre…
Le réveil aux aurores me fait découvrir un ciel très bas, je ne me dépêche pas, entends les jeunes travailleurs se préparer, je les salue à leur départ.
Partir sous un ciel poisseux et gris n’est pas gai, je ne refuse pas la petite aguita de hierbas et la tartine de confiture. Après achat de ma ration quotidienne de coca je suis à nouveau sur les routes, celle-ci commence par monter très fort et longtemps, ce qui fait que je me mets en climat tropical chaud et humide et dés la descente en climat sibérien froid et humide qui ne me quittera pas de la matinée, ce qui est très désagréable.
Mon instruction sur le bois continue, là un stockage et le détaillage
Là ce ne sont pas encore les couleurs de l’automne mais leurs techniques de brulage…
Après de timides éclaircies le soleil va finir par s’imposer l’après-midi, j’en profite un maximum, remets mes petites gambettes à l’air pensant que c’est la dernière fois…
La route du matin est comme ces derniers jours, une grande montée dans la forêt puis montée et descente sur espèce de crêtes ou plateaux où ici domine plutôt l’élevage.
A midi et demi je suis à Cholchol, 28 km me séparent de Temuco, je pense que ce sont des kilomètres faciles alors je m’accorde une pause- restaurant.
Une famille est en train de déjeuner, je pense que c’est le repas dominical. Je me redis une dernière fois qu’il est inutile de me presser pour trouver un réparateur de vélo (encore…) à Temuco vu que c’est dimanche… Au passage je note que j’ai une fâcheuse tendance à aller dans les villes le dimanche où tout est fermé… N’ayant pas l’intention de passer par Puerto Montt, je pense que Temuco est ma dernière grande ville avant Ushuaïa, ça me laisse toute chose… Pourquoi chercher un réparateur de vélos ? Parce que les vitesses continuent de sauter, parce que j’ai vu que le cable de mon frein arrière commençait à s’effilocher.
Donc après ma pause déjeuner à l’entrée de Cholchol qui est un village un peu bizarre : maisons éparpillées autour d’une grande avenue à terre plein central dont les deux cotés sont à double sens (j’explique tout cela car cela explique peut-être mon erreur, 10 secondes d’inattention, 30 km en plus, une arrivée en début de soirée au lieu de milieu d’après-midi, des douleurs partout, oui dix secondes peuvent changer si ce n’est une vie du moins une journée…), j’ai d’abord pris la voie de droite, puis me suis rabattue sur celle de gauche (pas de problème il n’y a personne) pour aller à mon resto, puis repris celle de droite pour suivre mon chemin.
Comme il n’y a personne je peux m’arrêter sur le pont, ce qui a le double avantage de trouver un endroit plat et de pouvoir faire mes photos, j’en profite pour terminer mon déshabillage. J’essaie de me remémorer comment je faisais dans la Cordillère quand il faisait froid, je me changeais à midi, ce que j’ai fait ici, mais là-bas c’était de franches et longues montées tandis qu’ici c’est montées et descentes sans arrêt.. Hier j’ai souffert du froid toute la journée, aujourd’hui que ce matin. je suis un peu inquiète sur la suite des évènements et je réfléchis à comment je vais faire… Au ski je me couvre à mort, ce qui me permet même trempée de sueurs de ne pas avoir froid à l’arrêt, il va falloir que j’adopte cette technique et que je trouve un anorak, décidemment tout est toujours compliqué…
Je suis donc sur le pont toute revigorée par le soleil et le bon repas, je monte et descend allègrement.
Les cochons fouinent…
La route est déserte, mais déserte de chez déserte, personne, personne… Cela m’enchante, puis m’intrigue, puis m’inquiète… Peut-être est-ce parce que l’on est dimanche (plus tard j’apprendrai que nous sommes samedi), peut-être y-a-t-il eu une nouvelle catastrophe, style tremblement de terre, peut-être que la moitié de la population est morte et l’autre moitié scotchée devant son téléviseur à compter les morts…
Puis un panneau de signalisation : Imperiale, oh la la, pour moi ce n’est pas impérial, ce n’est pas la route que je voulais prendre et cela me rajoute 30km… Deux hommes rescapés de l’hypothétique catastrophe attendent un hypothétique bus… Je les interroge… Non, je suis sur la bonne route, c’est l’unique route… Bizarre, je sais bien qu’ici le paysage peut changer du tout au tout et les infrastructures aussi en 2 ans, mais quand même… Un des deux hommes me demandera une « chicita », un peu d’argent pour boire un coup, à mon avis il a déjà assez bu. Compte-tenu du fait que j’ai déjà fait plus de 10km, que peut-être c’est vrai que l’autre route n’existe pas je ne fais pas demi-tour, continue et profite de cette superbe route déserte… L’homme-chicita m’a prévenue que j’allais avoir besoin de mon grand plateau (là il se trompe, c’est l’inverse), vu que ça montait dur… Bon ça ne monte pas plus dur que d’habitude… J’arrive à Nueva Imperial qui est une grosse bourgade, je dois plusieurs fois demander mon chemin, enfin je suis sur la route qui amène à Temuco, là il y a de la circulation, la route est roulante, je roule…
Les alignements de cité sont un coup dans un sens, un coup dans l’autre, puis en oblique, rouge, jeune, vert, bleu et on recommence…
Rouge
Indigo, violet, et le violet où est-il passé , seule Monica sait car ELLE a écouté la chanson…
Dévoré ?
Arrivée vers 18 heures à Temuco, premier hôtel trop cher, il baisse son prix presque de moitié, encore trop cher, deuxième hôtel, il baisse aussi, ça me va…
Du coup, moi qui croyais arriver de bonne heure je n’ai que le temps de me dépêcher, douche, net, manger, dure, dure la vie de cyclo…
Sans compter que l’itinéraire que j’ai choisi, après recherche dans mes messages c’est là où Enzo a failli mourir tous les 100m…
Bisous tout le monde
Je vois que tu t’approches de Puerto Montt : il faut que tu fasses un petit tour dans le parc national Vincente Perez Rosales. Il y a volcans, lacs et torrents couleur émeraude magnifiques. Les chutes du rio Petro Hue, dans un paysage alpin verdoyant, sont magnifiques.
Bises,
Jean
Je ne compte pas passer par le Puerto Montt, à moins qu’Enzo m’y envoie par des pistes impossibles… Ce qui est fort possible, alors je vais lui dire pour ton paysage, mais je crois que là où je me dirige il y a du très beau, tout le monde me le dit…
Bisous
Si tout est magnifique, photos!!!!! pour nous en faire profiter . Re bisous.
Mylaine, j’ai rempli les blancs et raconté le tremblement de terre, bisous
Réponse un peu tardive,… J’avais oublié,… J’ai retrouvé, …
A propos du violet
le 21 février j’ai écouté le poème chanté :
» Jeux de Couleur »
» Et le violet
Ou est-il passé ?
Il s’est envolé
Au ciel dévoré »
Ecrit par Franny
Oui, devore, c’eat parce que cela que le ciel est si bleu, bisous