J476 : attaque en traitre du vent sur la ruta 40…

Jeudi 10 mai 2012

Bivouac sur la Ruta 40 – Bivouac sur la Ruta 40 à l’intersection entre la route qui va à Gob. Gregores et la route qui coupe

Kilométrage : 65,36 km
Vmoy : 11,4 km/h, Vmax : 65,3 km/h
Heures sur le vélo : 5h45’51 »
Température : 0 à 4°, froid, beau temps, vent violent
Dénivelée : positif : 1270m, négatif : 1326m, à mon avis il y a erreur du compteur
Départ 10 heures 30, arrivée 19 heures 30

Et bin voilà, je me réveille avec le jour qui est maintenant plus près de 9 heures que de 8 heures, j’ai passé une bonne nuit, pas trop froid, je me prépare tranquillement quand soudain le vent se lève et devient furibard… Hier je me suis arrêtée à a tombée de la nuit, il n’y avait pas de vent, j’ai posé la tente cool, allez savoir pourquoi je l’ai quand même attachée au vélo, mais sans plus… La tente est valdinguée de tous cotés, la toile claque, le bruit est assourdissant, c’est le sauve qui peut général, je m’habille au plus vite, mets les choses n’importe comment dans les sacoches, fais tomber les arceaux, le sac de la tente s’envole, ouf il est arrêté par les barbelés, je me réfugie dans un tuyau pour mettre la tente en boule dans le sac, je place le vélo bien dans l’axe du vent pour le charger, évidemment j’ai le vent contre, une des rares voitures s’arrête, se propose de m’emmener, me dit que la météo prévoit du vent pour une semaine, oh la la, ça se complique… Je lui dis que je vais essayer d’y aller et si je ne peux pas, et bien, je ne peux pas… Me voilà partie, j’ai la rage, je suis sur une route goudronnée et je suis scotchée, je ne peux avancer, un pas, je m’arrête, en tente un autre, m’arrête, c’est mission impossible… Derrière moi je vois un camion, je me dis que je vais lui demander de l’aide, mais c’est que lui aussi est en panne… Et puis il y a des accalmies qui me permettent d’avancer de deux pas à chaque fois, 3 heures pour faire moins de 10km, je suis en rage, hier j’aurais mis une demi-heure… Le vent est sud-ouest, plein contre, j’ai étudié la carte, je sais que la route va changer de direction, alors courageusement je m’accroche, quand le vent est trop fort j’attends, dés que je peux je pousse, c’est hard de chez hard… D’après ce que l’on m’a dit le vent se calme la nuit, bon si ça continue je vais rouler de nuit, c’est d’ailleurs ce qu’ont fait une fois les français rencontrés à la casa de ciclista de Manihuales. A un moment la route est en chantier, j’ai moins la hargne de pousser sur la piste…

Puis la route tourne, alors je me prends le vent de coté, heureusement qu’il n’y a personne car même en poussant je fais de ces embardées… Et puis la route tourne encore, je prends le vent ¾ favorable, ¼ coté, je roule…

Un petit repère pour moi et les autres…

J’ai voulu prendre le km 1000 en photo, mais il n’existait pas, alors nous nous contenterons du 999, 999 km de quoi ? Mystère, peut-être Ushuaïa, à condition que j’arrête de zigzaguer…

Ici il n’y a rien, mais rien de rien, ni village ni maison, même pas la voiture par heure promise par Enzo, rien que la route et la pampa, sans le vent j’adore…

En plus j’ai froid, mon équipement n’est pas suffisant, j’ai besoin d’un anorak supplémentaire, d’un pantalon de ski, d’un pantalon goretex, le pantalon kwé c’est la cata, condensation maximum, besoin aussi de moufles goretex et si possible de bottes fourrées. Ce matin j’ai mis les surchaussettes et surchaussures, impeccable, pas froid aux pieds, sauf que je n’avais pas prévu de pousser, et bien je les ai fusillées…

Je vais passer par Gob. Gregores, cela me fait 50km de plus de piste mais j’ai besoin de passer par une ville, ne serait-ce que pour me réapprovisionner en nourriture et eau mais je vais aussi essayer de trouver d’autres vêtements et aussi du tissu pour confectionner une porte à la tente car là c’est la cata… Et pour couronner le tout le nouveau matelas est percé et en plus il n’isole pas du froid, bref les conditions sont difficiles… Je ne prends pas non plus le raccourci car la piste risque d’être enneigée…

Sur mon chemin une maison, je m’arrête, je demande si ils ne vendent rien, j’ai besoin de quoi ? Du coca, il m’en offre, n’aurait-il pas du pain, il m’en offre, sort aussi la viande, appelle toute la famille, en fait je suis au poste de secours de la Ruta 40.

On m’offre des galettes, des sucettes… Je ne reste pas, tant que je peux rouler je roule, de rage je vais rouler à la nuit jusqu’à la fin de la route goudronnée…

Bisous dorés de la lumière du soleil couchant

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3 réponses à J476 : attaque en traitre du vent sur la ruta 40…

  1. Mylaine dit :

    Quand je te lis et que tu parle de ton kwé, je pense a D

  2. Mylaine dit :

    Quand je lis tes péripéties avec ton kwé je pense à Dany BOON

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